La scolarisation des enfants dans des écoles privées gagne de plus en plus du terrain dans la wilaya de Béjaïa ces dernières années. Est-ce juste un effet de mode ou un choix délibéré des parents souvent soucieux d’assurer l’avenir de leurs enfants ? L’école publique algérienne est-elle vraiment ‘’malade’’ au point d’être désertée par des centaines, voire des milliers d’élèves ? C’est le cas de le dire au regard du nombre d’élèves scolarisés dans les cinq écoles privées agréées de la wilaya de Béjaïa. Les élèves scolarisés dans ces écoles sont pour la plupart issus de famille plus au moins riches. Des enfants d’entrepreneurs, d’émigrés et surtout de la crème locale. Des parents ne lésinant pas sur les moyens pour se maintenir au sommet d’une société où l’opulence financière est ostentatoirement affichée ces derniers temps. Ainsi, la scolarisation des enfants dans des écoles privées en est un indicateur de taille, dans la mesure où les tarifs appliqués par ces dernières restent hors de portée des familles modestes. Ainsi, les frais de scolarisation pratiqués par ces écoles oscillent entre 8000 et 12000 DA par mois. En clair, l’école privée est donc exclusivement réservée aux riches. Les responsables de l’Education au niveau local assurent que les programmes enseignés dans les écoles privées sont identiques à ceux dispensés dans les écoles publiques. Il reste que le fonctionnement de ces écoles est jusqu’à présent méconnu du grand public. Et les responsables du secteur de l’Education de Béjaïa se gardent d’en souffler mot. Pour preuve, dans les différents rapports de la direction de l’éduction de Bejaia présentés devant les élus de l’APW, rien n’a été dit jusqu’à maintenant sur ces dernières. Echappent-t-elles au contrôle ? La question mérite d’être posée, d’autant que d’aucuns s’interrogent sur la teneur des programmes enseignés dans ces écoles. Sur un tout autre plan lié aux rémunérations, des sources dignes de foi assurent que les enseignants exerçant dans des écoles privées seraient « sous payés » par rapport à leurs pairs de l’enseignement public. Quant aux résultats obtenus par les écoles privées de Béjaïa aux différents examens de fin de cycle, ils ne peuvent aucunement constituer un baromètre de performance. Ecole privée ou publique, c’est juste une question de classe sociale.
B.B.
