L’Algérie qui prend part à la seizième conférence des Nations unies sur les changements climatiques, a été désignée, en compagnie de l’Espagne, médiateur au sommet mondial qui se tient actuellement à Cancun au Mexique.
“Notre mission est de faciliter le rapprochement entre les différentes régions du monde. Nous venons de recevoir des îles extrêmement menacées par les changements climatiques. Nous avons reçu les représentants de l’Union européenne, du groupe des 77, de la Chine, des Etats-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des îles. Les uns et les autres ont des positions particulières sur la question du climat», a indiqué depuis Cancun, M. Chérif Rahmani, ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire.
Intervenant hier matin, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, M. Chérif Rahmani dira que “l’Algérie est également animateur du groupe Afrique”.
L’invité de la Radio nationale a en outre, évoqué la nécessité de soutenir les pays en développement en renforçant leurs capacités et en créant des centres de formation et d’anticipation pour mieux affronter les risques liés au climat. “L’Afrique émet faiblement des gaz à effet de serre. L’Afrique, qui demande des nouvelles technologies et une amélioration de ses capacités, dit aujourd’hui, qu’elle est un pôle de négociation important. Nous proposons la création d’une institution de coordination qui facilite les échanges de brevets et la mise en place de moyens financiers pour le transfert de technologies», a-t-il encore expliqué. Néanmoins, le ministre prévoit une évolution par rapport au dernier sommet sur le climat de Copenhague de 2009 qui a échoué.
M. Chérif Rahmani a dans la même optique, estimé que les pays africains sont aujourd’hui, victimes des changements climatiques provoqués par le développement industriel d’autres pays. “Les enfants africains n’ont rien fait pour souffrir de l’asthme, de la sécheresse ou de l’émigration. Il faut que ces régions africaines soient aidées par les pays développés dans un contexte de pollueur-payeur», a-t-il fait savoir.
“Il y a une dynamique pour trouver une solution globale où chacun peut se retrouver, les pays développés, émergents et africains. Il faut un juste partage des responsabilités», a-t-il fait remarqué affirmant dans ce sens, que “Cancun 2010 doit réussir pour le bien de la crédibilité du système Onusien”. D’après le premier responsable de l’environnement et de l’Aménagement du territoire, les pays développés doivent payer leurs dettes climatologiques. “Ces pays ont émis pendant un siècle les gaz à effet de serre», a-t-il noté.
S’agissant du déroulement des négociations, le ministre fera savoir que “nous progressons déjà sur la question des financements, de la création d’un fonds vert, de l’aide aux pays en développement dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie et des risques”. “Mais il y a moins de progrès pour les questions liées au transfert de technologies», a-t-il ajouté. Il enchaîne : “Mercredi, le secrétaire général de l’ONU recevra le groupe Afrique pour discuter d’un programme. Ce programme prévoit plusieurs ressources financières à discuter”.
Lemya Ouchenir