Charlatanisme et voyance, qui dit mieux ?

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Les citoyens de la localité n’en revenaient pas en le voyant, un après-midi d’il y a deux ans débarquer à Saharidj demandant le chemin qui mène au “guérisseur”.Les prouesses de notre faiseur de miracles (qui ne sont restés qu’à l’état verbal bien entendu) sont trop nombreuses pour être inventoriées, dans le village d’Ath Oualvane, deux kilomètres à la sortie est du chef-lieu de la commune de Saharidj, cette fois-ci pas moins de deux femmes, toutes deux qui sont subitement dotées de pouvoirs de guerisseuses et de voyances. Un va-et-vient ininterrompu de femmes vers ce village par groupe un fait insolite inhabituel qui a attiré notre attention et a aiguisé notre curiosité. Renseignements pris, il s’avère d’après les consultantes et consultants qu’aucune maladie ni problème de couple, stérilité et autre célibataire qui n’arrivent pas à trouver l’âme sœur ne résistent aux dons de ces “miraculeuses”. Ces faits rapportés par des naïfs “convaincus” nous amènent à comprendre que ces deux femmes rivalisent en imagination pour berner et plumer des incrédules dont les offrandes qu’ils remettent à ces charlatans auraient bien servi les pauvres qui ne manquent pas et qui se comptent par centaines. Ils rivalisent en miracles qu’on a bien peur qu’elles ne fassent tomber la lune dans un plat comme le rapporte une légende de bien de chez nous. Si la naïveté (nya) est plutôt bien vue chez nous et même qualifiée de bonne qualité respectée de tous selon nos us et coutumes, mais de là qu’elles soient exploitées sans vergogne pour plumer des citoyens crédules et même souvent avec des conséquences graves, (nous avons eu vent d’une prescription il y a quelques années de cela d’un quelconque charlatan d’une potion à base de… verre pilé réduit en poudre et avalé dilué dans un verre d’eau à une jeune femme stérile désespérée qu’elle était, elle a absorbée la potion). Résultat : la malheureuse s’est retrouvée avec tout le tube digestif perforé. Impuissants, les médecins n’ont fait que constater les dégâts irréparables.L’activité de ces guérisseuses n’est pas sans dangers pour leurs consultants. Imaginons un diabétique auquel elles demandent d’arrêter son traitement et le remplacer par une de leurs potions à base d’herbes quelconques et… un breuvage obtenu à partir d’un amulette dissoute dans l’eau ou de l’huile (traitement le plus courant). Cet état de choses donne automatiquement un droit de regard sur le comportement de ces guérisseurs aux autorités compétentes et un devoir de dénonciation à tout citoyen au fait de ce genre d’activités. Les mosquées plus appropriées à lutter contre ce fléau doivent s’impliquer par des prêches, mais connaissant la provenance de certaines “amulettes” (harzes) qui font arrondir ou plutôt grossir les fins de mois, nous doutions que la tutelle puisse faire exécuter une instruction dans ce sens à tous les imams sans exception. Bien au contraire, il y a même parmi ces imams qui ne se gênent guère pour rendre licite et faire l’éloge et étaler les bienfaits de la rokia ou encore l’effet salvateur d’une amulette glissée sous l’oreiller pour conjurer les djins et éloigner le diable. Quant à certains terroristes repentis, leur rokia est destinée aux célibataires (les deux sexes confondus). Une douche avec un jerrican d’eau “traitée” par repentis (une espèce d’eau cuite) disent-ils, et le résultat est assuré.

Omar Soualah

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