Aomar / Les jeunes diplômés livrés à eux-mêmes

Partager

L’ampleur que prend le chômage dans la localité inquiète les chefs de famille ayant encore à leur charge des fils ou filles diplômés de l’université et du CFPA, mais qui ne trouvent pas de l’embauche. Les plus préoccupés, qui prennent ce fléau du chômage pour une vraie menace, sont les pères dont l’âge se rapproche de jour en jour de la retraite. Bélaïd, l’un d’eux, est contraint de travailler encore et ce, malgré ses 66 ans, du fait qu’aucun de ses enfants n’est employé dans le secteur étatique ou privé. «Ils ne travaillent pas, alors autant les laisser faire la grasse matinée», dit-il, mal à l’aise. Chaque matin, il laisse sur une table de salon 4 pièces de 50 DA représentant l’argent de poche pour les 4 fils majeurs. Il s’inquiète surtout pour ses deux fils qui ont passé plus de 25 ans sur les bancs des classes. «Cela me choque de voir tant de sacrifices partir en fumée» s’indigne-t-il. Une localité comme Aomar où il existe deux mini zones d’activités, des postes de construction de logements, et de la petite industrie à «gogo», ne doit, normalement, pas connaître un chômage de cette proportion. Des postes de travail se créent chaque année dans le secteur du bâtiment, de l’industrie, et des services, seulement, signale encore notre interlocuteur, «les patrons d’unités, les entrepreneurs, et autres investisseurs, préfèrent ramener la main d’œuvre de chez eux». Bélaïd à l’instar des autres pères de chômeurs ne peut pas se retenir de piquer des colères en abordant devant lui le sujet des universitaires sans débouchés. Le cas de ses deux fils Brahim, et Saïd, respectivement, informaticien et agronome, le préoccupe. Une situation qui interpelle l’intervention de l’Etat, qui doit imposer au secteur privé de recruter parmi les cadres sortis de l’université de la même manière que lui-même le fait aux architectes. Une occasion a été donnée à Bélaïd de s’entretenir avec un entrepreneur toujours en activité à Aomar, et au cours de la discussion, rapporte-t-il, «il m’a appris que l’administration lui a imposé le recrutement d’un architecte jusqu’à la fin des travaux». Pour supporter la charge de 30.000 DA/mois représentant le salaire de l’architecte, l’Etat et l’entrepreneur ont convenu de prendre en charge chacun de son côté 15 000 DA. En effet, si la décision vient à s’élargir aux chômeurs de l’université des autres filières, celle-ci ne fera que libérer ces derniers de la dépendance aux parents.

A. Cherif

Partager