Sidi Aïch / Le cimetière Chrétien à l’abandon

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Triste sort que celui réservé au cimetière chrétien de Sidi Aïch, situé en surplomb de la ville. La vingtaine de tombeaux qu’il referme est l’objet d’un saccage en règle : pierres tombales vandalisées, épitaphes subtilisées…

Rongé par la patine, le cimetière semble être devenu un refuge idéal pour les défoulements orgiaques, comme l’atteste les packagings en plastiques et autres bouteilles de bière qui jonchent le parterre envahi par les herbes folles. Dans cet élan de profanation, la sépulture s’est vue assigner d’autres «vocations» par des hurluberlus qui, toute honte bue, y faisaient paître leurs moutons. «Cette conduite qui frise l’ignominie se donne à voir à intervalles réguliers. La pratique fait des émules à l’approche de la fête du sacrifice qui voit cet enclos transformé en parc à bestiaux. Je me demande où est la foi dans cette hérésie», s’offusque R. S, qui réside dans les parages. «L’attitude irrespectueuse d’une partie, certes minime, des citoyens, n’atteste pas seulement d’un déficit en éducation. Elle traduit à mon sens une posture d’automutilation, car, en attendant à un cimetière, c’est leur propre conscience que les auteurs de tels actes atteignent», fulmina un autre citoyen de Sidi Aïch. C’est, en définitive, un énorme travail qui attend les institutions compétentes de l’Etat et la société civile en général, pour réintroduire dans l’espace public des habitudes et des réflexes fortement normalisés sous d’autres cieux que le fait de respecter les morts et de protéger les lieux de mémoire. Lorsqu’on en arrive à agresser des éternels gisants et à piétiner les sépultures, c’est que fatalement, la part d’humanité qui fait toute citoyenneté a pris la poudre d’escampette !

N. M.

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