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M’Chedallah / Inauguration du musée du Moudjahid

Pour commémorer la journée du 11 décembre, l’organisation des Moudjahiddines, en accord avec les autorités locales, ont procédé à l’inauguration du musée du Moudjahid dans une ancienne bâtisse, jadis occupée par la brigade de la gendarmerie coloniale et baptisée au nom du Chahid Ahmanache Youcef. Ce vieux bâtiment, réalisé en R+1 et bien que complètement restauré garde encore des traces du colonialisme… «Civilisateur» à base de cellules barreaudées, de bureaux qui ressemblent à des bunkers et des cachots hermétiques. Au dessous du bureau du brigadier, est aménagée une cave sans ouvertures et à laquelle on accède par une trappe, cette pièce d’environ 4X4 m, réalisée en sous sol, est complètement hermétique et insonore. Les murs comportent deux lignées de gros anneaux, la première à ras du sol qui sert à entraver les pieds des prisonniers, la 2éme à hauteur d’homme pour immobiliser les mains. Des prisonniers encore vivants, qui ont transité par cette sinistre pièce de tortures, racontent qu’en plus de ces anneaux, elle était équipée d’une «gégène», de tabourets en fer à 03 pieds : renversés, ces tabourets servaient à empêcher tout mouvement du supplicié qu’on enfonçait, plié en deux, entre les pieds et qui se retrouvait les genoux au menton, une position qui engendrait d’atroces souffrances. Enfin, la classique et terrible baignoire. Les témoins racontent que rares sont les prisonniers qui sont sortis vivant de cette terrible cave, des prisonniers dénoncés par des traîtres ou arrêtés au hasard lors des ratissages. A quelques 200m de cette brigade, a été aménagé un cimetière où sont enterrés tous les prisonniers morts sous la torture des gendarmes ou des soldats du 2e bureau, dont le siège situé à l’autre extrémité de la ville de l’ex-Maillot, est aussi doté d’un centre de torture et d’équipements identiques. Des centaines de martyrs, assassinés dans ces deux sièges, sont enterrés dans ce cimetière plus connu sous le nom « Cimetière des étrangers» sachant que la plupart des martyrs sont ramenés des régions limitrophes. Dans une grande salle du premier étage de ce musée, sont exposées des centaines de photos des martyrs qui ont succombés lors de séances de torture dans ce sinistre édifice. Un musée qui garde encore quelques traces de sévices inhumains infligés à ceux qui voulaient à tout prix se libérer du joug d’un colonialisme exploiteur, génocidaire et barbare.

Oulaid soualah

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