Saharidj / Ruée sur le gaz butane

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L’annonce, ce lundi par les services de la météo de l’arrivée de perturbations atmosphériques dés le mardi avec des prévisions de chutes de neige a partir 700 mètres d’altitude, précédées par une vague de froid, a provoqué une ruée sur les dépôts de gaz butane dont les stocks ont été épuisés avant la mi-journée du mardi.

Les dépositaires qui ont demandé de nouveaux quotas ont vu la livraison de plusieurs chargements épuisés avant la fin de cette même journée du mardi. C’est le tout Saharidj qui a vécu en cette journée une valse de bonbonnes de gaz sans précédent. L’annonce a déclenché l’habituel phénomène de sur stockage de gaz butane par les citoyens en cette saison. De plus, la consommation du gaz cette année connaîtra sans aucun doute une sensible augmentation sachant qu’en plus de la cuisine, le chauffage aussi se ferait par le gaz butane en raison de la rareté du bois de chauffage que la majorité des citoyens des villages de la commune de Saharidj ramènent des proches forets, où ils procèdent au ramassage du bois mort disponible en quantité suffisante et gratuit. Ces mêmes forêts où s’approvisionne la population de cette région de haute montagne en bois ont été complètement détruites par les incendies qui ont sévi durant l’été. C’est un enchaînement d’évènements que les dépositaires du gaz butane semblent apparemment ne pas avoir pris en compte. De nombreux citoyens pris au dépourvu et a court de gaz n’avaient d’autres solutions que le recours à l’emprunt chez des voisins et parents. Fort heureusement pour eux, la «solidarité agissante», en pareilles circonstances et dans toutes les situations difficiles, n’est pas un vain mot dans ces fin fonds de Kabylie. Malgré la rupture des stocks, chacun aura d’une manière ou d’une autre sa bouteille de gaz pour faire face à cette vague de froid que nous espérons de courte durée. Dans le cas contraire, c’est la récolte des olives qui risque d’être compromise. D’autant plus que la plupart des agriculteurs attendent impatiemment les vacances d’hiver qui ont débuté le 15 de ce mois pour avoir une main-d’œuvre supplémentaire pour ramasser au plus vite la récolte. Avec la mise en service du gaz de ville dans plusieurs agglomérations à travers la daïra de M’chedallah, NAFTAL n’aurait logiquement pas de difficultés comme par le passé pour approvisionner suffisamment le reste des villages non encore raccordés en gaz de ville, d’autant plus qu’elle dispose d’une importante flotte de camions pour la livraison, pour peu que d’autres organismes, telle la STP veillent a ce que les routes et voies d’accès vers ces villages de haute montagne restent ouvertes et praticables en cas d’importantes chutes de neige. Rappelons que l’autre raison qui a provoqué ce rush sur le gaz butane est le souvenir du blocage et l’isolement de nombreux villages durant trois jours lors des phénoménales chutes de neige de 2004.

Oulaid Soualah

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