Bien que ce premier trimestre ne soit pas perturbé les établissements scolaires de toute la daïra tous paliers confondus ont ouvert leurs portes aux élèves des classes d’examen.
Cela est devenu ces derniers temps une obligation, car la tutelle insiste toujours sur les cours de soutien à cette catégorie d’élèves. Ainsi, durant les quatre premières matinées de la première semaine de vacances, les enseignants devront se pencher sur la manière d’apprendre à leurs élèves comment notamment aborder les situations d’intégration prévues dans toutes les matières des différents examens de fin d’année, allant de la 5°année primaire jusqu’au Bac en passant par le BEM. « Ce ne sont pas des cours à reprendre, mais ce sont plutôt des exercices à résoudre en groupes et des situations d’intégration à mettre en pratique avec les élèves. Les enseignants n’ont aucun droit de dispenser des cours prévus dans la progression annuelle. Peut être qu’il y aurait des élèves qui s’absenteraient durant ces séances, et ils ne devraient pas être privés de ces cours », nous a expliqué à ce sujet un directeur de collège. Les avis des parents à ce propos sont mitigés. « Ce n’est pas une manière du tout. On prive même les petits enfants de 5°AP de leurs vacances. Déjà durant ce trimestre, les enfants sont déjà fatigués et saturés avec toute la panoplie de matières et on continue encore à les surmener davantage. Ceux qui ont réfléchi à travers des siècles aux scolaires ne se sont pas trompés. Il faudrait voir d’autres solutions, comme par exemple alléger les programmes et réduire le nombre de matières », tel est l’avis d’un parent tout à fait contre ces « cours de soutien ». Et d’enchaîner: « Nous avons appris à lire, à écrire et à compter au primaire, puis tout est venu tout seul après ». Alors que d’autres ne sont pas entièrement d’accord avec ce raisonnement, mais préfèrent payer des cours ailleurs pour leurs enfants. « En tout cas, je préfère me priver de quelques dépenses inutiles pour que mes enfants fassent des cours de soutien en dehors de l’établissement. Au moins là-bas, ils rompent avec la monotonie et quelquefois avec le stress de l’école et ce qui leur est imposé. Je vous assure que mes enfants n’ont fait de progrès qu’après avoir recouru à ce genre de cours. Là-bas, ils ont le loisir de choisir leurs professeurs », nous dira un médecin. En tout cas, ces dernières années, la prolifération de cet « autre enseignement » individualisé dit-on, pourtant dispensé par les mêmes professeurs qu’on voit dans les écoles publiques a fait son petit bout de chemin et a même de beaux jours devant lui. N’est-il pas temps de trouver une solution à ce problème pour éviter ce déséquilibre dans la société quand on sait que nombreux sont les parents qui n’ont pas les moyens d’assurer un tel enseignement à leur progéniture d’un côté et quand on sait encore que certains enseignants ne déploient pas les mêmes efforts dans leurs classes qu’ailleurs? C’est dire que tout est informel dans ce pays, même avec tout ce que fait l’Etat en matière de réalisation d’infrastructures et la mise en branle de moyens colossaux, quand on sait que le secteur de l’Education nationale se taille la part du lion.
Amar Ouramdane
