Les fondateurs de la première ligue des droits de l’Homme s’expriment

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«Après le livre sur les événements d’avril 80, où des officiels et des acteurs du Printemps se sont retrouvés, encore une fois, face à face, pour un témoignage sur des évènements qui ont donné naissance à un grand mouvement politique, les mêmes éditions nous proposent, cette fois, un autre livre intitulé Au nom du peuple. L’ouvrage en question traite du procès des fondateurs de la première Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, de 1985, où ces mêmes acteurs, ont été condamnés par la cour de sûreté de l’Etat de Médéa. Cet ouvrage est édité à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme. Au nom du peuple !, c’est son titre ironique et acidement allusif, sort pour la première fois en Algérie», lit-on dans le communiqué des éditions, qui précisent que la première édition de ce livre est éditée par Imedyazen, CCRA, Paris, 1986. «Ce livre, ouvrage collectif, porte la marque du sang. Il a été écrit pour l’essentiel dans les cellules de la prison de Berrouaghia. Il relate les étapes d’un procès bien singulier, celui des fondateurs de la première Ligue Algérienne des Droits de l’Homme, des enfants de Chouhada autonomes, et des militants du Printemps berbère devant la Cour de sûreté de l’Etat en décembre 1985», indique le communiqué qui a ajouté que ces hommes et ces femmes «condamnés à de lourdes peines de prison, vous les connaissez sûrement : M. Abdennour Ali- Yahia, Mme Fettouma Ouzegane, M. Mokrane Aït Larbi, M. Ferhat Mehenni, Dr Hachemi Naït Djoudi, M. Ali-Fewzi Rebaïne, Dr Saïd Sadi, Arezki Aït-Larbi etc… «Face aux juges, les accusés revendiquent leurs opinions, assument leurs actes, dénoncent les dérives totalitaires et dressent un impitoyable réquisitoire contre le régime. Les pratiques perverses d’un pouvoir clanique sont mises à nu. Une justice soumise aux services de la répression politique. Une police omnipotente. Des ministres qui crachent leur haine. Coups tordus, dossiers préfabriqués, tortures…», lit-on, encore dans le communiqué. C’était l’Algérie des années 80. Une époque révolue ? Après deux décennies d’une démocratie en trompe-l’œil, le pays n’a pas exorcisé ses vieux démons. Face aux pratiques autoritaires légitimées par l’Etat d’urgence, ce livre rappelle que la lutte pour la reconquête de nos libertés reste d’une brûlante actualité ». Le livre comporte cinq parties. La première est consacrée, selon le communiqué des éditions Koukou, aux «termes de l’accusation ainsi que les commentaires. Cette partie commence par l’introduction des détenus à l’arrêt de renvoi qui est le document officiel établissant l’accusation. Ce dossier, donné ici dans son intégralité est suivi de notes et remarques, rédigées également par les détenus, où, en particulier, sont relevées les erreurs d’ordre général. Celles, nombreuses, relatives aux uns et aux autres des accusés figurent dans la deuxième partie. La seconde partie est intitulée Devant la Cour de Sûreté de l’Etat. Cette partie comprend les vingt-trois dossiers individuels des inculpés, classés par ordre alphabétique. Le dossier type est composé de : une notice biographique, un extrait de l’arrêt de renvoi concernant l’intéressé suivi d’un commentaire des accusés, l’audition devant le juge d’instruction, la déclaration à l’audience qui constitue l’élément essentiel du dossier. A la fin de cette partie, sont donnés les déclarations des professeurs Boucebsi et Kaddache à la barre des témoins. La troisième partie est composée d’écrits consacrés essentiellement au procès. Elle est intitulée Autour du procès. On trouvera ici les positions de cinq personnalités algériennes : deux écrivains : Nabile Farès et Kateb Yacine ; deux artistes : Djohra Abouda, du groupe «Djurdjura», et Idir ; un universitaire, membre fondateur de la LADH: Salem Chaker. Y figure aussi le rapport de Maître Jean-Gabriel. Senghor, mandaté par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme pour suivre le procès. La quatrième partie est intitulée Berrouaghia, Lambèse. Trois textes illustrent les pénibles conditions de détention : A Berrouaghia : une lettre des détenus au procureur général, avant le procès ; A Lambèse : le rapport du Dr. Philippe Bouvier de la FIDH et la lettre d’Arezki Aït-Larbi au ministre de la Justice. La dernière partie est consacrée aux divers documents.

Synthèse M. Mouloudj

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