Bouira Le téléphone mobile toujours silencieux : 14e jour déjà !

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Difficile à l’ère de la technologie et du multimédia de se retrouver du jour au lendemain, sans aucun moyen de communication. Le téléphone portable, ce fameux outil perçu dans le milieu des années 1990, comme un gadget de luxe, s’est, peu à peu, fait une place de choix dans les habitudes des Algériens.

La “démocratisation” du portable auprès de la société a fait que l’appareil de téléphonie mobile est devenu un impératif dans la vie de tous les jours. Depuis aujourd’hui 14 jours que les réseaux de téléphonie mobile demeurent brouillés, les esprits le sont aussi. En effet, en plus de la question qui revient sur toutes les lèvres, c’est-à-dire : “Ulac réseau ?», une autre question se pose avec acuité auprès des entreprises, qui utilisent le téléphone portable : “Qui va payer ?” On le sait aujourd’hui, de grandes entreprises privées ont pour standars des lignes cellulaires.

D’autres établissements privés aussi s’acquittent de sommes faramineuses pour des puces prépayées avec des abonnements forfaitaires chaque mois, mais ces entreprises sont contraintes de subir “le chômage technique”. Idem pour les utilisateurs d’Internet, qui ont choisi l’option de clés proposées, par les différents opérateurs de téléphonie mobile. Là aussi c’est la “bérézina», aucune connexion possible et les abonnées devront s’acquitter de leurs mensualités pour des services dont ils n’auront pas pu bénéficier.

Cette problématique qui perdure touche également, de nombreux kiosques multiservice, qui voient leurs chiffres d’affaires réduits à peau de chagrin. C’est le cas d’un gérant d’un kiosque qui se trouve dans l’enceinte-même de la gare routière de Bouira, qui nous l’affirme : “D’habitude, en fin de journée, avec le transfert de crédit sur les téléphones portables (tous opérateurs confondus) j’arrive à faire une bonne journée, de quoi couvrir le loyer, les impôts et aussi de quoi nourrir ma famille, mais depuis jeudi dernier, je ne prends même plus la peine d’ouvrir mon local. Je ne peux plus satisfaire mes clients, qui me demandent de leur “flexer” du crédit sur leurs potables”. Pour d’autres kiosques multiservice, qui disposent toujours de ligne d’Algérie Télécom, le problème ne se pose pas, bien au contraire, ces derniers doublent leurs recettes journalières, et des chaînes d’attente se forment à longueur de journée devant leurs taxiphones.

“C’est le seul moyen de joindre, via leurs portables, nos interlocuteurs se trouvant hors chef-lieu de wilaya et qui sont en zone de couverture, malheureusement, lorsqu’ils se trouvent à Bouira-ville, ou à Tizi, c’est peine perdue.” Cette zone que de nombreux citoyens qualifient dorénavant de “Triangle des Bermudes” risque de perdre de son aura auprès des potentiels investisseurs désirant réaliser leurs projets dans la région. Si les amoureux transis durant ces journées d’abstinence peuvent se rattraper la nuit pour évoquer leurs sentiments, ce n’est pas le cas pour les opérateurs économiques qui eux, seront contraints de revoir leurs plans de travail pour éviter que cette situation ne leur soit fatale.

Hafidh B.

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