L’histoire d’Algérie revisitée

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L’histoire d’Algérie suscite, toujours, l’intérêt de nos lecteurs, lesquels sont avides d’emprunter les sentiers de jadis. C’est, entre autres, pour cette raison que les Editions Lumières Libres continuent la publication des livres qui sauvegardent la mémoire de cette

terre généreuse.

«L’Algérie, avant l’occupation française», est un livre captivant qui nous donne plus d’informations sur des périodes très anciennes. Bien que beaucoup d’écrits existent sur la colonisation française de l’Afrique du nord, les ouvrages rédigés sur les siècles précédents sont, souvent, introuvables. «La colonie romaine, si l’on en croit Léon l’Africain, fut détruite de fond en comble par les Vandales, en 429, et les habitants d’Alger se servirent plus tard de ses pierres pour relever les murailles de leur ville; mais Édrissi assure que, de son temps, Rusgunia, qui s’appelait alors Temendfous, quoique bien déchue, était encore habitée, soit que les Vandales eussent démantelé seulement la cité romaine, ainsi qu’ils faisaient partout, soit qu’elle eût été rebâtie par les Arabes», écrit F. Élie De La Primaudai, l’auteur de ce livre tente de relater les faits en se basant sur plusieurs références. Avec lucidité il revisite un passé lointain. «Le savant Chérif Edrissi, dans ses Récréations géographiques, s’exprime ainsi en parlant de cette ville toujours possédée par les Beni H’ammad: «Béjaïa est un marché célèbre et un grand centre de communication. Les caravanes y viennent et de nombreux navires y abordent. Les habitants sont riches et plus habiles dans divers arts et métiers qu’on ne l’est généralement ailleurs, en sorte que le commerce y est très florissant. Les marchands de cette ville entretiennent avec ceux de l’Afrique occidentale, du Sahara et de l’Orient, des relations actives et suivies. On y entrepose un grand nombre de marchandises de toute espèce, on y construit de gros bâtiments et des galères…Bougie, si heureusement dotée par la nature, placée au centre de la Kabylie, contrée riche par son agriculture, et possédant un des meilleurs mouillages de la côte d’Afrique, était au moyen âge une place de commerce de premier ordre et l’un des plus opulents entrepôts de toute la Berbèrie. Les Italiens, les Catalans, les Marseillais, qui avaient avec les souverains de ce petit État des traités particuliers, allaient échanger à Bougie les produits de l’industrie européenne contre les marchandises et les autres denrées du pays», fait remarquer l’intellectuel français. Ce livre parle aussi de plusieurs régions du pays à l’instar des côtes ouest du pays. «Quelques navires d’Europe fréquentaient Mostaganem au moyen âge; mais «on y faisait peu de gain, dit le géographe Léon, à cause de la pauvreté des habitants.» L’absence d’un port commode était aussi un obstacle au commerce. Les tribus des vallées du Chélif conduisaient à Mostaganem des bœufs et des moutons, qui étaient surtout achetés par les Catalans ou Aragonais ; elles recevaient en échange des verroteries, des ouvrages en fer et en cuivre, de l’étain, des draps du Languedoc et des toiles de coton, dont les Arabes faisaient une consommation très grande». En somme, ce livre bien élaboré nous donne des éléments-clefs d’un passé lointain de notre pays légendaire, l’Algérie.

Ali Remzi

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