Mechtras / L’habitat rural, une option à encourager

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Mechtras, une commune relevant de la daïra de Boghni, dans le sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, compte plus de 13 000 habitants.

La crise de logements ne l’a pas épargnée à l’instar de toutes les communes de la région sud de la wilaya. Des centaines de familles vivent dans des conditions inhumaines. Elles souffrent le martyr en hiver, comme en été. Cependant, depuis le lancement de la formule de l’aide à l’habitat rural, plusieurs d’entre elles ont pu, bon gré mal gré construire un logis pour en finir avec les aléas de l’habitat précaire. Dans l’optique d’en savoir la situation exacte de cette option, nous avons rendu visite aux autorités municipales. Le premier magistrat indiquera : «L’aide à l’auto construction initiée par la plus haute autorité du pays, contribue efficacement à la résorption de la crise de logements que connait notre région. Toute fois, il est attendu des pouvoirs concernés d’augmenter nos quotas et de revoir à la hausse les montants alloués dans ce cadre. Ce n’est pas avec 70 millions de centimes que le citoyen arrivera à achever totalement son habitation. Il n’y a qu’à voir les prix des logements pour se rendre à l’évidence. Les prix des matériaux de construction sont chers et instables. Toute fois, grâce aux efforts de toutes les parties (les bénéficiaires, l’APC et la daïra), nous avons pu consommer près de 88 % des quotas qui nous sont alloués dans le premier quinquennal».

315 habitations achevées au premier quinquennal (2005-2009)

La commune de Mechtras a bénéficié d’un premier quota de 360 unités. A cette époque, le montant de l’aide financière n’était alors que de 50 millions de centimes par bénéficiaire. Sur ces 360 unités, 315 habitations sont livrées. Soi un taux de près de 88 %. Depuis le mois d’avril 2008, le montant est relevé à 70 millions de centimes. Dans le programme complémentaire de wilaya dit 1 500, cette municipalité a reçu un quota supplémentaire de 38 aides, dont 15 sont arrivées à la 3e tranche. En 2009, dans le programme complémentaire de wilaya dit 4 000, 65 nouvelles aides sont attribuées à la municipalité de Mechtras. Neuf bénéficiaires sont à la 2e tranche et 28 à la 1re tranche. Les autres n’ont tout simplement pas encore lancé les travaux pour différentes raisons. Ces bénéficiaires sont d’ailleurs mis en demeure pour lancer les travaux. Pour bien mettre en évidence la réussite de cette formule, en tenant juste compte des 315 habitations arrivées à terme en seulement 5 années, ce nombre d’appartements n’a pas était construit, dans la commune de Mechtras, depuis l’indépendance. Cela démontre aussi l’engouement des citoyens pour cette option. Les Kabyles sont connus pour être des bâtisseurs. «Le Kabyle, quand il devient riche se marie ou construit », dit un dicton local.

Un quota de 95 aides en 2010

Les attentes des citoyens et des autorités locales sont grandes. Ils espèrent bénéficier d’un nombre d’unités plus important pour répondre aux 500 demandes enregistrées par le bureau de l’urbanisme. Chose qui s’annonce à la portée puisque pour cette seule année 2010, la municipalité vient de recevoir 95 aides financières. «Nous avons déjà reçu une 1re tranche de 45 unités toutes attribuées. La 2e tranche que nous venons juste de recevoir est de 50 unités. Les dossiers sont prêts et elles seront attribuées dès que la commission de daïra siégera», nous apprendra le P/APC. Signalons tout de même que plusieurs bénéficiaires notamment les plus démunis, n’arrivent toujours pas à finir complètement leurs habitations. De l’extérieur, on croit voir des logements finis mais à l’intérieur rien n’est fait. Ni crépissage, ni boiserie et encore moins la peinture et les meubles. D’où il convient d’apporter les correctifs nécessaires pour permettre aux citoyens nécessiteux d’achever leurs maisons. Il est également à rappeler que la commune de Mechtras n’a bénéficié d’aucun projet dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire (RHP). Pourtant, ce ne sont pas les taudis, les gourbis et les maisons en terre battue qui manquent. A Tighilt, un village de la commune, plusieurs maison menacent de s’effondrer et leurs occupants n’ont nulle part où aller. Ils n’ont même pas des parcelles de terre pour postuler à l’auto construction.

Hocine T.

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