Dans le cadre de la formation continue et post-universitaire et en célébration de la Journée mondiale sur le Sida, le service infectieux du centre hospitalo-universitaire de Béjaïa a organisé hier à la Maison de la culture d’Aamriou une série de conférences-débats autour du thème droits humains et accès universels.
A cette manifestation scientifique animée par des professeurs et des enseignants des centres hospitalo-universitaires de Sétif, de Tizi Ouzou et de Béjaïa, étaient présents surtout des médecins du secteur public et des étudiants de la faculté de médecine de Béjaïa.
Si au 14e siècle, indique d’entrée le doyen de la faculté de médecine de Béjaïa, c’était la peste qui avait ravagé la moitié de la population, en 2010, c’est le Sida, cette maladie infectieuse, est la première cause de décès dans le monde.
Selon le Dr Belataf du CHU de Béjaïa, qui a présenté un exposé sur la situation épidémiologique de l’infection au VIH dans le monde et en Algérie, depuis l’apparition de la maladie en 1981, on a enregistré en 2009, 33,4 millions de personnes qui vivent avec le VIH, et ce nombre est en constante augmentation puisque le chiffre des nouvelles infections, qui est de 2,6 millions dépasse celui des décès qui est de 1,8 million.
A noter que dans le monde, souligne le Dr Belataf, il y a 7 000 nouveaux cas, qui se déclarent par jour. D’après les statistiques fournies par l’intervenant, 51% des séropositifs sont des femmes, 41% des malades sont âgés de 15 à 24 ans et 22,6 millions parmi eux, vivent en Afrique subsaharienne.
Le professeur Lacheheb de CHU de Sétif, qui a donné une conférence remarquée sur le Sida en 2010, a déclaré qu’en Algérie, il existe 4 769 séropositis déclarés et 1 124 sidéens recensés, et que le 1er cas de Sida constaté en Algérie en 1985, est un étudiant en médecine à Sétif, qui a subi une opération chirurgicale en France avant d’ajouter qu’entre autres modes de transmission du Sida, il y a les cliniques et les hôpitaux où le VIH n’est pas toujours absent, dans les transfusions sanguines et autres perfusions.
Le professeur a ensuite fait remarquer à l’assistance que la maladie du Sida s’installe sournoisement en trois phases : La 1re avant deux ans : le malade ne ressent presque rien à part quelque chose qui s’apparenterait à une grippe ou à une diarrhée, dans la 2e phase, qui dure de 8 à 10 ans, il n’y a aucun signe chimique et ce n’est qu’à la 3e phase que le Sida s’installe.
Il a noté également, que grâce aux progrès de la médecine, chaque jour, on découvre un nouveau médicament contre le Sida. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le VIH est isolé et que la personne qui en est atteinte devient un malade chronique à suivre et à traiter pour prolonger sa durée de vie.
Mais, déplore-t-il, à l’heure actuelle, il n’y a pas encore de vaccin contre le Sida du fait de la variabilité du VIH.
Parmi les obstacles rencontrés dans la lutte contre le Sida, le professeur a mis en exergue les tabous de la société algérienne. Il cite en exemple, le cas d’une fillette de 7 ans porteuse du VIH, il déclare à l’assistance que les parents qui en sont négatifs, ont plus peur du qu’en-dira-t-on dans le village à propos de leur fille que de la maladie elle-même.
L’intervenant a aussi déploré le manque d’information auprès des jeunes notamment sur les modes de transmission de la maladie.
B. Mouhoub