La nature, ses couleurs et ses senteurs représentent l’essentiel de ses nombreuses proies privilégiées ; centre de ses admirations et objets de ses inspirations. Sensible à la beauté il est également touché par la foule d’images qui interpellent au nom du sceau de la laideur et de l’abject.S’il est voyeur légitime, loin des stratagèmes des paparazzis, ses clichés parlent d’eux-mêmes avec une éloquence visible à l’œil nu ; ils reflètent la réalité du monde, côté cour et côté jardin. Lui, c’est Assalas, artiste photographe d’Ighzer Amokrane. A ses heures que d’autres appellent perdues, il «erre» savamment avec un appareil photo pour rendre son temps utile et ses randonnées fertiles. Ainsi, vont ses sens, ils tiquent à chaque coin de rue ! Né en 1976, il a grandi entre les bras d’une dévorante passion dévouée aux photos, bercé par la multitude des formes, des couleurs et des objets mis en valeur autour de son regard sans cesse ébahi. A l’âge adulte, Assalas passe aux «choses sérieuses» avec entrain. Il s’est acheté un appareil photo et se fait le serment d’être un historien par la photo. Natif de la saison du printemps (mois de mars), ouvrant ainsi les yeux au moment où bourgeonnent les fleurs pour succomber illico au charme d’une nature exquise. A ce jour, son répertoire est riche de plus de 2000 photographies dont de nombreux clichés ont illustré des pages de presse. Boosté par son amour, il a participé à plusieurs expositions entre Akbou, Ighzer Amokrane et Bgayet. Inlassable, cet historien au jour le jour, regrette néanmoins le manque d’appareil photo de qualité et dont le prix soit abordable. Autre bémol, le piratage. Un os particulier le met cependant à cran ; le problème des droits d’auteur : « auparavant, à l’ONDA, la présentation d’une série de photos suffisait pour bénéficier d’une protection. Mais, actuellement, on m’a exigé la publication d’une revue hors commerce pour pouvoir enfin accéder à ce droit, or le coût d’une revue dépasse l’entendement», dit-il. Proie facile des «voleurs de photos», il reste malgré tout attaché à son appareil tel un bébé à son biberon, follement enchanté à la vue d’un arbre, d’un rassemblement ou d’un vif panorama sous un ciel azuré !
«Le printemps noir en Kabylie» est le titre d’un album photo qu’il compte publier sous peu. «Je tiens énormément à ce projet, la photo est un témoin et un moyen de transmission de la mémoire», ajoute-t-il, l’air déterminé.
T. D.
