Le climat sécuritaire et la liberté de culte au cœur de l’actualité

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L’aspect sécuritaire est indéniablement celui qui a marqué le plus le quotidien dans la wilaya de Tizi Ouzou en 2010. Durant de longs mois de l’année qui souffle ces derniers instants, ce volet a dominé les débats. Lutte anti terroriste, kidnappings, résistance et grandiose mobilisation de la société civile contre les enlèvements, redéploiement de la police, mais aussi l’offensive militaire menée par l’ANP dans les massifs forestiers de Sidi Ali Bounab, ont marqué l’actualité dans la wilaya de Tizi Ouzou. La liberté de culte n’a pas été en marge. Deux affaires liées aux libertés religieuses ont soulevé des vagues, des polémiques et un élan de solidarité qui a dépassé les frontières. Que ce soient les non-jeûneurs de Aïn El Hammam ou les chrétiens de Larbaâ Nath Irathen, la question de la liberté de culte et de conscience a été évoqué avec insistance. La donne sécuritaire a été durant toute l’année 2010, au centre du débat en Kabylie, à Tizi Ouzou en particulier. C’est surtout le phénomène du kidnapping qui a marqué le plus les citoyens de la région. La wilaya de Tizi Ouzou a, durant cette année, enregistré plusieurs cas d’enlèvements ayant ciblé des entrepreneurs de la région, des commerçants mais aussi des retraités. Le climat sécuritaire s’est sensiblement dégradé et l’insécurité a régné en maître dans plusieurs coins de la wilaya, notamment durant le premier semestre de l’année 2010. Une donne qui a contraint des villages entiers à se révolter et à résister contre le phénomène. On se souviendra longtemps de cette formidable mobilisation citoyenne qui a suivi les enlèvements de citoyens à Boghni, Tigzirt, Fréha et dans les Ath Djennad. Les kidnappings et le climat sécuritaire en général, auront été donc, l’une des questions qui ont soulevé le plus de débats. En 2010, le nombre des cas d’enlèvements a connu un bond jusqu’à dépasser les soixante cinq cas. Le dernier en date qui a marqué cette fin d’année, indéniablement le triste événement qui a secoué la région d’Aghribs avec la disparition de Slimana, un entrepreneur de la région victime des balles assassines de ses ravisseurs qui ont tenté de le kidnapper. Une impressionnante marche silencieuse a été organisée à Fréha qui d’ailleurs, a drainé des milliers de citoyens venus des quatre coins de la Kabylie pour justement dénoncer l’insécurité qui règne dans leurs localités. En plus du phénomène de kidnapping, la wilaya de Tizi Ouzou a connu des attentats terroristes qui ont fait plusieurs victimes. Les plus spectaculaires ont été l’attaque-kamikaze ayant ciblé le siège de la Gendarmerie de Beni Aïssi ainsi que celle de la brigade de la Bmpj de Tigzirt ciblée par des attaques au Heb-Heb. La visite du chef des armés, le général major Gaïd Salah à Tizi Ouzou avait justement pour objectif de consolider la lutte antiterroriste. L’année qui s’achève a été dans ce sens marqué par l’élimination d’une dizaine d’émirs et d’éléments importants des hordes terroristes qui écument les massifs forestiers de la région.

Opération militaire à Sidi Ali Bounab et brouillage du réseau de téléphonie mobile

Sur le front de la lutte anti terroriste, l’opération militaire d’envergure lancée par les forces combinées de l’armée nationale a été la plus importante durant l’année 2010. C’est pratiquement la première fois qu’un nombre aussi important de militaires, de moyens matériels ont été mobilisés pour traquer les hordes terroristes dans la région. L’opération déclenchée simultanément à travers trois wilayas que sont Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira, a été suivie du brouillage du réseau de téléphonie mobile durant deux semaines. Une mesure prise pour la première fois. Au cours de cette offensive militaire, beaucoup d’encre a coulé à propos du bilan des opérations sur le terrain. Sur le plan de la lutte contre les réseaux de banditisme, il est important de souligner, la nouvelle stratégie d’intervention adoptée par les services de sécurité à Tizi Ouzou. En effet, les services de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou se sont redéployés aux quatre coins de la wilaya, des dizaines d’opération coups-de-poing, 150 descentes en tout, ont été effectuées dans 250 lieux de débauches qui se sont soldées par l’arrestation de 750 personnes. Même topo au chef-lieu de wilaya où la police marque sa présence massivement sur les principales artères de la ville des Genêts.

Des non-jeûneurs de Michelet à la mosquée d’Aghribs, la religion en question !

Autre fait saillant de l’année 2010, les affaires liées à la religion, à la liberté du culte et de conscience. La wilaya de Tizi Ouzou a, dans ce sillage, vécu un deuxième semestre des plus mouvementés où la religion a été au centre de l’actualité. On retiendra le feuilleton de la mosquée d’Aghribs et toute la polémique qui s’en est suivie entre les membres d’une l’Association religieuse qui défendaient le projet de réalisation d’une nouvelle mosquée et des citoyens qui plaidaient pour la réhabilitation et l’extension de la mosquée de Sidi Djaâfar. Cependant, c’est l’affaire des deux non-jeûneurs de Aïn El Hammam qui a soulevé le plus de débats, d’intervention publique jusqu’à atteindre les travées du Parlement européen avec le soutien exprimé par dix parlementaires, José Bové en tête, aux deux citoyens poursuivis pour atteinte à l’un des préceptes de l’Islam, le jeûne en l’occurrence. Un très large élan de solidarité a été exprimé en faveur des deux mis en cause qui ont bénéficié de la relaxe au terme de leur procès qui s’est déroulé au tribunal correctionnel de Aïn El Hammam. Sur les hauteurs de la commune de Larbaâ Nath Irathen cette une affaire liée à la création d’un lieu de culte sans autorisation qui a retenu l’attention de l’opinion publique. Quatre personnes ont été poursuivies en correctionnel pour création d’un lieu illicite de culte (Eglise) et hébergement de personnes étrangères sans autorisation. Le principal accusé écopera d’une peine de trois mois de prison avec sursis et 20000 dinars d’amende, les trois autres accusés écoperont de deux mois de prison avec sursis. La wilaya de Tizi Ouzou a clos avec ce verdict, une année particulièrement, difficile où le chômage, la misère et autres alias de la vie quotidienne n’ont pas dégagé de meilleurs signaux que la précédente. Les citoyens espèrent qu’à avec l’avènement du nouvel An, beaucoup de belles choses viendront booster un tant soit peu vers l’avant la courbe de l’espoir, un climat sécuritaire bien meilleur et surtout un contexte socioéconomique favorable.

A. Z.

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