Aomar : Les entrepreneurs artisans dans l’embarras

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Au lancement de leur activité sur la même zone en 92, les investisseurs artisans sont parvenus à un moment ou un autre à décrocher des marchés financés par l’état, le dossier à fournir pour soumissionner n’était pas difficile à constituer. Il suffisait pour y accéder, d’avoir un registre de commerce, d’un peu d’expérience dans le métier, et d’être le moins disant parmi tous les soumissionnaires. Tayeb, la soixantaine environ, est menuisier ébéniste dans la mini zone d’activité de Aomar depuis 1992, un lieu qu’il n’a pas quitté à ce jour. Jusqu’en 2002, il n’a eu à faire qu’a des clients privés, venus louer ses services pour la fabrication de quelques portes et fenêtres, puis à un moment où il ne s’attendait pas à voir son atelier carburer à fond. « Nous avons été retenus en 2003 pour la réalisation de la boiserie des 60 logements Djouhari», dit-il. Au lieu de continuer sur cette lancée, Tayeb et d’autres artisans, ayant accédé à un certain moment aux marchés proposés par le secteur instauré par la chambre de commerce, autorisant l’entrepreneur à étendre son intervention sur tous les travaux s’effectuant dans le bâtiment, un cumul, se désole le menuisier. « Ceci a mis en marge les petits artisans, puis le second changement a fait le reste». Il désigne pas second changement, la nouvelle classification des entreprises en catégories 1, 2, et 3, et où le dernier niveau cité n’est accordé que pour les entreprises disposant de grands moyens financiers, matériels, et humains. Ce sont ces grosses cylindrées qui raflent tous les projets d’envergure, et de moyenne importance, atterrissant sur le marché et qui ne laissent qu’une seule alternative aux petits artisans, selon le concerné «sous-traiter avec eux, et au prix qu’ils veulent». A titre d’exemple, il cite la proposition qui lui a été faite par un entrepreneur de catégorie 3 où ce dernier lui a offert la modique marge de 1 500 DA unité de bénéfice pour la fabrication de portes, et leur montage sur le site, une offre qu’il a refusée, du fait de la faible contrepartie fixée en échange. Les artisans de la mini zone de Aomar en veulent terriblement à la décision ayant permis l’accès des entreprises au registre de commerce dit administrativement «tous corps d’état», donnant droit aux détenteurs, la prise en charge de tous les travaux jusqu’à la remise des clefs.

A. Chérif

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