Akbou : Le marché automobile en berne

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Pour battre en brèche le rétrécissement du marché les concessionnaires recourent à une publicité des plus agressives.

Sur pondération et surinvestissement dans la communication publicitaire sont, à l’évidence, les crédos adoptés par l’écrasante majorité des concessionnaires de véhicules neufs installés à Akbou, dans une conjoncture marquée, il est vrai, par la morosité. Une stratégie de marketing des plus offensives, assortie de remises substantielles sur le prix du véhicule. Le tout étant d’amadouer le client, en triomphant de sa frilosité. «Les concessionnaires qui se sont battus sans succès pour obtenir de l’Etat l’annulation de la fameuse taxe sur le véhicule neuf, se sont rendus à l’évidence qu’il fallait impérativement rogner sur leurs marges bénéficiaires pour maintenir leurs parts de marché. C’est, en quelque sorte, une stratégie de survie», nous a expliqué le représentant d’une firme automobile installée à Akbou. «En dépit des remises consenties et des différents bonus, les ventes ont régressé de près de 15% depuis le début de l’année 2009», a-t-il avoué. Chez un autre concessionnaires, où les remises affichées vont jusqu’à 30 millions de centimes pour certaines cylindrées, le volume des transactions «n’a jamais décliné», prétend le préposé au service commercial. «La crise n’a eu aucun effet négatif sur notre chiffre d’affaire», assure-t-il. Pourtant, les remises, censées être limitées dans le temps, se prolongent indéfiniment. «Ce sont des opérations périodiques qui sont valables jusqu’à épuisement des stokes», se défend-t-il. Un aveu implicite que la mévente est passée par là. Pour battre en brèche le rétrécissement du marché les concessionnaires recourent à une publicité des plus agressives. Comme la réclame c’est aussi l’art du boniment, on n’hésite aucunement à puiser dans le vaste registre du subterfuge, à la limite de l’entourloupette. L’un des stratagèmes usités et qui semble faire mouche à tous les coups, consiste à mettre en avant le prix hors taxe du véhicule ainsi que tous les bonus et à mentionner en caractères minuscules «taxe pour véhicule neuf non incluse» dans un coin du placard publicitaire. «On ne prend jamais le soin de vous donner une information exhaustive. Ce n’est généralement qu’au moment où vous allez régler votre achat au guichet d’une banque que vous vous apercevrez de la supercherie», s’insurge Kamel, un client de la bourgade d’Allaghan. «Certes, on peut toujours se désister, mais on est tellement conquis qu’on peut difficilement faire machine arrière», témoigne Boussaâd d’Amalou, qui n’hésite pas à parler de «marché de dupes.

N. Maouche

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