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Une enfance confisquée

La misère, la pauvreté et la négligence des parents poussent leurs enfants à integrer le marché du travail pour gagner leur vie et aider un tant soit peu les parents. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, les employeurs ne ratent pas l’occasion de les embaucher pour en tirer des dividendes.

Cependant, alors que d’autres enfants de leur âge jouissent des bienfaits de l’école, ceux – là travaillent pour des salaires de misère, puisque parfois, ils sont soutiens de famille ou tout simplement abandonnés par leurs parents. Ces  » petits grands hommes  » sillonnent à longueur de journée les rues, les décharges publiques et les stations de bus pour vendre des gaufrettes, chaussettes, mouchoirs en papier et autres. Fares, un petit garçon de 13 ans que nous avons rencontré dans les ruelles de Bachdjarah en train de vendre des cacahouètes nous avoue :  » J’ai quitté l’école à l’âge de 11 ans pour travailler parce que mon père est handicapé ma mère, en dépit des boulots qu’elle déniche par-ci par-là a du mal à arrondir les fins de mois « . Et si le petit Fares travaille c’est parce que sa mère se retrouve à la merci d’une vie qui ne pardonne pas. Farid, quant à lui, fait monter les briques et les parpaings dans les chantiers parce que ses parents l’ont dalaissé :  » Nous vivons chez mon grand-père et mes parents ne travaillent pas, et comme ils sont indifférents, ils n’ont pas refusé que je quitte l’école pour travailler  » Ne dit – on pas que l’enfant représente l’innocence ? Mais on voit, hélas! ces petits êtres que l’on appelle encore  » enfants « travailler dur pour décharger des sachets de ciment et des caisses de légumes qui pèsent lourdement sur leurs épaules. Enfance oubliée, âme meurtrie, ces petits hommes ont oublié de vivre leur enfance qui se perd dans le tourbillon des soucis comme se perdent les fleuves dans la mer.

Si on veut une société équilibrée, on doit la fonder sur une base forte et juste, donc il faut tout simplement préserver l’enfant d’aujourd’hui parce qu’il est l’avenir de demain.

Samira Saidj

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