Jeudi matin, une affiche placardée sur un mur de la place de Ain El Hammam, appelait la population à « une marche contre la vie chère ». Prudents, les passants commentaient diversement cet appel prévu à treize heures.
Les émeutes qui secouent Bab El Oued, Bordj Menaïl et ailleurs, sont suivies avec attention par la population.
Accrochés par les articles de presse, relatant les affrontements ayant eu lieu dans différentes régions du pays, les habitants de Michelet se sont arrachés les journaux du jour. Chacun laisse libre cours à sa colère. On attendait avec curiosité la réaction des commerçants appelés à fermer durant l’après midi. Le rassemblement qui devait être suivi d’une marche, visiblement décidée à la hâte, n’a finalement pas eu lieu. N’empêche que la colère était vive. Le chômage endémique qui frappe de plein fouet plus de la moitié de la population, les conditions de vie devenant de plus en plus difficiles, le manque de perspectives ou encore le fossé sans cesse grandissant, qui sépare les couches défavorisées des nantis sont autant d’ingrédients qui risquent d’enflammer les jeunes, à tout moment. On se rue vers les magasins pour se faire des réserves de produits alimentaires. « On ne sait jamais » estime un père de famille.
A.O.T.
