Le Défi est une association dont le siège est à Seddouk. Une association qui lutte pour sortir de l’ornière les jeunes handicapés mentaux, une frange de la société dans la détresse.
Ses responsables ne ratent jamais une occasion pour plaider les causes des ces laissés pour compte, auprès des pouvoirs publics. Pour preuve, l’un des responsables de l’association n’a, dans la grande salle de la municipalité archicomble, pas manqué d’interpeller le wali de Béjaïa en visite dans cette commune mercredi passé en lui disant avec les larmes aux yeux des paroles pleines de bon sens : «Je ne suis pas venu vous demander un logement ou un lot de terrain mais simplement pour vous informer d’une catégorie d’Algériens qui vivent dans la détresse lesquels, ne connaissant, pas leurs droits, ne peuvent donc les revendiquer eux-mêmes. Notre association est riche de 70 adhérents, handicapés mentaux issus des communes des daïras de Seddouk et de Beni Maouche. Il y en a encore d’autres non recensés, leurs parents ne savent pas que notre association existe ou ne le veulent pas. La plupart ont des parents pauvres aux revenus modestes ou au chômage ne pouvant subvenir à leurs besoins. Pour les enfants valides, l’état a construit des écoles primaires dans chaque village, au moins un CEM dans chaque commune, un lycée dans chaque daïra et une université dans chaque wilaya. Et ces handicapés n’ont-ils pas le droit d’avoir un centre psychopédagogique où ils vivront en paix et dans la dignité ? Le terrain d’assiette devant le recevoir existe à Seddouk. Je vous donne un exemple édifiant : un handicapé de Seddouk échange par Internet des dialogues avec un handicapé vietnamien. Un jour le vietnamien demande au Seddoukois dans quel centre il vit. Et l’algérien lui répond qu’il vit à la maison chez ses parents. Le vietnamien lui fait alors cette remarque : pourtant votre pays est riche», fulmine-t-il devant une assistance émue et touchée par cette révélation qui n’a laissé personne insensible. Pour dire combien cette frange de la société est marginalisée, un citoyen lui emboîte le pas, en intervenant du fond de la salle pour dénoncer un état de fait. « Pourtant, ce ne sont pas des locaux qui manquent à Seddouk. Des centaines de locaux ont été construits mais l’association le défi, n’a eu droit qu’à des anciens locaux datant de l’ère coloniale dont les murs contiennent de l’amiante, un produit toxique. Fort heureusement, des rumeurs qui circulent en ce moment font état d’une âme charitable qui vient de leur offrir provisoirement des locaux, pour les aménager en bureaux, en attendant mieux», a-t-il révélé. Pour rappel. Tout le monde se souvient, il y a trois ans, lorsqu’ à l’occasion de la journée de l’handicapé le maire de l’époque, fraîchement élu, a déclaré que le terrain qui a servi pour le cimetière chrétien, dont les ossements ont été transférés ailleurs, a été récupéré par la municipalité. Il lève la main haut pour dire à l’assistance qu’il a pris une décision de l’attribuer à l’association le défi pour la construction d’un centre psychopédagogique. Depuis, les membres de ladite association ont fait tout leur possible pour décrocher une subvention de financement en frappant aux portes des organisations étatiques exerçant dans le social, mais en vain. Leurs revendications semblent tombées dans les oreilles de sourds. Un membre de l’APW et responsable du bureau local de l’Onec n’est pas resté insensible, lui non plus. « Monsieur le wali, juste derrière ce siège de l’APC, des baraques en préfabriqué datant de l’ère coloniale, contenant de l’amiante et menaçant ruines abritent les sièges de l’Onec et de l’association des handicapés ainsi qu’une salle de judo. Si l’Opgi n’est pas en mesure de démolir et construire des blocs d’habitations, je suis prêt à le faire. Je construirai des locaux en rez-de-chaussée que je céderai gratuitement pour ces trois organismes et en surélévation des logements sociaux» a-t-il affirmé. Et au wali de répondre sur le champ : « je vous prends au mot. Votre proposition, je la trouve intéressante».
L. Beddar