Lait, liquidités et timbres fiscaux, telles sont les matières qui défrayent toujours la chronique à M’Chedallah et qui font courir les citoyens. La culture de la chaîne s’est de nouveau réimposée avec bousculades, disputes et pieds de grue durant des heures pour repartir la plupart du temps bredouilles, les mains vides, les jambes fléchissant et la tête ….bouillonnante. Passe encore, quand ce sont des matières qui passent par le labyrinthe du circuit commercial avant d’arriver au consommateur, mais s’agissant de biens propres comme l’argent des retraites, la pilule de la pénurie passe mal et provoque des mouvements de foule qui dépassent des fois le cadre d’une simple protestation. Pas plus loin que la semaine écoulée, la BADR de M’Chedallah a été carrément cadenassée par des retraités qui qualifient ce manque d’argent en devises de confiscation injustifiée de leurs biens, sachant que cette banque ne se charge que de la réception des pensions des retraités versées par des caisses étrangères, la plupart françaises. Il s’agit d’un simple transfert qui ne doit souffrir d’aucun retard selon eux. La dernière procédure en date de cette banque est celle de plafonner les retraits à 500 euros. Une autre rupture de liquidités qui ne manque pas d’intensifier une colère grandissante est celle par saccadées au niveau d’Algérie poste et qui touche toutes les opérations, retraités, salaires ou comptes courants avec un degré supplémentaire au niveau des agences postales des zones rurales et reculées, ce qui ne manque pas de provoquer une forte affluence vers l’agence centrale du chef-lieu de daïra qui se retrouve débordée dès la première heure d’ouverture. Un débordement avec son lot de dérapages verbaux, gesticulations coléreuses qui montent d’une foule compacte quotidienne au point où la présence quasi-permanente d’agents de police est devenue obligatoire pour limiter les dépassements que subissent les pauvres agents guichetiers, qui n’ont aucune responsabilité dans ces pénuries à répétitions. Une autre inexplicable pénurie est celle des timbres fiscaux depuis maintenant un peu plus d’un mois, des agents agrées et des employés du service de contribution pointent du doigt l’imprimerie de Sétif qui n’aurait pas livrée la quantité nécessaire à la wilaya de Bouira. N’ayant pas pu avoir les coordonnées de cette imprimerie, nous n’avions malheureusement pas pu recueillir leur version concernant ce fait relaté. La dernière pénurie qui sévit dans la région est le lait en sachet. Tout ce que nous pouvons affirmer à ce sujet est la contradiction entre le discours des officiels et la réalité sur le terrain, même s’il est enregistré quelques livraisons sporadiques et irrégulières de cette sensible matière, les quantités livrées ne couvrent même pas 50% des besoins de la région aggravés par le phénomène du sur stockage qui se déclenche automatiquement dans de pareilles situations. Conclusion: la région de M’Chedallah aborde la nouvelle année avec une série de pénuries aussi bizarres et inexplicables les une les autres, des pénuries qui font sensiblement régresser la confiance entre administrations et administrés.
Oulaid Soualah

