Les mesures gouvernementales visant une baisse des prix de certains produits alimentaires n’ont pas provoqué l’effet recherché dans la wilaya de Béjaïa, où le wali a aussi appelé la population à la sagesse par le biais des ondes de la Radio locale.
La rentrée scolaire n’a pas eu lieu dans beaucoup d’établissements et parfois en raison du pillage des infrastructures d’accueil comme ce fut le cas au «CEM-nouveau» d’Akbou ou au lycée d’Ihaddaden. Après une matinée plutôt calme, les choses se sont subitement corsées à la mi-journée à Béjaïa, Akbou, El-Kseur, Tichy et Aokas et certainement en d’autres localité d’où l’afflux d’informations est de plus en plus difficile en raison de la fermeture de divers commerces qui assurent des prestations d’Internet et de fax.
A l’heure où nous écrivons, des centaines de jeunes harcèlent les CNS qui protègent le siège de la wilaya de Béjaïa et la succursale BNA d’Ihaddaden. Restée calme jusque-là Tichy, vit depuis la soirée au rythme d’affrontements incessants aux alentours du commissariat. Akbou a renoué aussi avec les émeutes après que des jeunes eurent tenté de s’en prendre à nouveau au tribunal ou ce qui en reste. Ces évènements destructeurs inquiètent au plus haut point la majorité des citoyens.. Ce sont plusieurs édifices de service publics qui sont en ruine avec un effet qui devrait se ressentir sur de longues années. De l’institution judiciaire, il ne reste plus que le tribunal et la Cour de Béjaïa pour assurer éventuellement le service. La Sonelagz a vu aussi plusieurs des ses agences partir en fumée.
Idem pour les services du fisc et les sièges de Daira. A Béjaïa, plusieurs banques ont fait l’objet d’attaques et de destruction. Mêmes les mairies, à l’image de Kheratta et Seddouk, ont été pillées et saccagées avec éventuellement des dégâts aux fichiers d’état civil. La société civile tente timidement de s’impliquer en essayant de canaliser les émeutiers vers des formes d’expression plus conventionnelles. Un appel a été lancé à Akbou pour une grève générale et une timide marche de protestation a aussi eu lieu. Marche pacifique aussi à Barbacha et El-Kseur.
Dans cette dernière ville, cela n’a pas empêche les casseurs de s’en prendre à la daira et à la résidence universitaire où un début d’affrontement avec les étudiants a été enregistré. Outre celui du wali, la Radio locale répercute les appels de plusieurs acteurs de la société civile et de la classe politique au calme.
A noter que plusieurs arrestations sont opérées dans les rangs des émeutiers.
A en croire certaines sources, ce sont près d’une centaine d’émeutires qui ont été interpellées dans la ville de Béjaïa parmi lesquels des personnes ayant emporté les coffres forts de certaines banques, des convoyeurs d’essences, des incendiaires du bloc administratif.
M.B.

