Pour des raisons inhérentes à l’enlèvement du jeune Ahmanache Toufik, dans la région de M’chedellah(voir papier de B.Hafidh), le mouvement associatif a mis en veilleuse le programme prévu pour la commémoration de Yennayer 2961.
En revanche, l’événement sera marqué par la direction de la culture. Et pour ce faire, cette dernière a rompu avec le folklore qui, jusque-là consistait à exposer les mêmes vieilleries et à extravaguer à propos du roi Chachnaq sur fond d’un couscous géant. En effet, il a été décidé que le nouvel An amazigh 2961 s’invite, aujourd’hui, dans des espaces le plus souvent habillés de tristesse : la maison d’arrêt de Bouira et les services de pédiatrie des hôpitaux de M’chedellah, Bouira, Ain Bessem, Sour El Ghozlane et Lakhdaria. Ainsi, Yennayer rompra le traintrain des détenus de la maison d’arrêt. Il est vraisemblable que ces détenus découvriront pour la première fois ce qu’est Yennayer dont ils entendent sûrement parler et qu’ils confondent vaguement avec un fragment temporel du calendrier agraire. Et comme c’est la culture qui s’est invitée dans leur espace carcéral, ils bénéficieront d’un lot de 800 livres, un bol d’oxygène récréatif qui leur permettra des évasions de leur univers monotone.
Les enfants alités au niveau des services de pédiatrie seront sans aucun doute agréablement surpris par la « visite de Yennayer ». Le sourire leur sera sans aucun doute rendu, tout le temps que dureront les bouffonneries d’un clown mobilisé à cet effet. Les foyers des hôpitaux sus cités seront dotés de 300 livres,un pour chaque enfant. Le foyer des personnes âgées et handicapées est une autre institution à laquelle rendra visite la direction de la culture, jeudi prochain. Des effets vestimentaires et un plat spécial Yennayer sont prévus pour les locataires du foyer.
Voilà donc,un Yennayer, toujours pas chômé et payé qui apportera de la joie à une frange de la société que nous avons la fâcheuse habitude d’oublier.
S.O.A
