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Yennayer antidote de l’émeute

Par Idir Benyounes

Assegas Amegaz. Bonne et heureuse année 2961. Si les récentes émeutes sont analysées sommairement et les solutions préconisées ne peuvent être que conjoncturelles, il demeure indéniable que la mal vie et le «mal être» de l’Algérien ne saurait s’expliquer par l’augmentation du prix de l’huile et du sucre. Un projet national, prenant en compte les attentes et les aspirations du pays, sa vulgarisation et son application saine, sereine et réfléchie est une nécessité de survie pour le pays. Le président de la république aura beau faire des miracles en épongeant la dette extérieure, en réalisant l’autoroute Est-ouest, en construisant des milliers de logements… tous ces chantiers resteront lettres mortes, si les exécutants de ces programmes continuent à snober le peuple, à dilapider ses richesses, à détourner des sommes astronomiques… Un projet national est porté par des hommes convaincus, militant pour le bien-être de tous. Ce projet ne peut s’articuler, ni être viable, si le déni identitaire continue à être la charpente vertébrale de ceux censés appliquer ledit projet. Le gouvernement d’un pays, n’est pas un bureau d’étude ou de réalisations techniques ; c’est une équipe qui travaille pour que celui-ci se hisse au rang des nations développées, et intègre la globalisation avec sa propre spécificité. Il ne suffit point d’entreprendre dans un pays, pour que ce dernier aille bien. Faut-il encore mouiller le maillot pour les couleurs de ce pays ? Qu’est ce qu’être algérien en 2011 ?

Se résume-t-il uniquement à l’usager de l’autoroute, qui a bénéficié d’un logement AADL, LSP ou autres ; qui se soigne et fréquente l’école gratuitement ? Il se trouve d’autres habitants de la planète qui bénéficient de ces avantages, et plus. Etre algérien, c’est aussi – et surtout – se réapproprier le trésor immatériel qui l’a forgé et qui constitue son ADN culturel et civilisateur. Yennayer est un élément de cette identité qui fait qu’un Algérien ne ressemble pas à un Togolais ou un Hollandais. Les «nouvel an» hégirien et grégorien sont fêtés et célébrés de par notre appartenance à une civilisation et à l’humanité. Le nouvel an amazigh est le nôtre, celui qui nous distingue des autres, et avec lequel nous contribuons au grand mouvement de l’humanité. Pourquoi ont-ils honte d’assumer que nous sommes un peuple ancestral, dont le calendrier en est à l’année… 2961 ? Cela ne constitue en rien un rejet des autres calendriers ; mais un rappel de notre long chemin jalonné de contributions à l’humanité ! Faisons de Yennayer une journée chômée, payée et festive. A la Dépêche de Kabylie, cela fait neuf (09) ans que c’est institué.

I. Ben.

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