La décision du groupe Cevital de baisser les prix du sucre et de l’huile, a provoqué l’ire des pouvoirs publics qui accusent son P-DG de vouloir casser le marché.
A noter que la mise en demeure qui a été adressé au groupe Cevital par le ministre du Commerce, a pour objectif, d’avoir des explications sur les prix du sucre et de l’huile communiqués mercredi dernier, par cet opérateur.
Dans un entretien accordé au site électronique « tous sur l’Algérie», le P-DG du groupe Cevital, M. Issad Rebrab, a insisté sur le fait qu’il n’y a aucun bras de fer avec le gouvernement sur cette question. Celui-ci a declaré que « Je crois qu’il y a un malentendu. J’étais reçu par le ministre du Commerce et le directeur général du contrôle des prix, ce dernier croyait que Cevital pratiquait du dumping, c’est–à-dire qu’il vendait à perte. Quand on lui a donné nos prix de revient et nos prix de vente, il a pu constater qu’il n’y a pas de dumping ».
« Cevital a appliqué scrupuleusement les engagements et l’accord signé le 9 janvier entre les opérateurs et le ministre du Commerce », a-t-il encore expliqué.
Par ailleurs, le P-DG du groupe Cevital a affirmé que « le DG du contrôle des prix a demandé à Cevital de relever les prix afin de ne pas gêner les autres opérateurs qui n’ont pas de prix compétitifs comme les nôtres ».
Pour ce qui est de l’huile, cet opérateur a répondu favorablement, qu’il relèvera les prix. Mais quant au sucre, M. Rebrab a expliqué au DG et au ministre que « si on relevait les prix de ce produit, les exportateurs étrangers allaient inonder le marché national, et que de toute façon, les trois raffineries de Mostaganem, Guelma et Khemis Miliana allaient fermer. Parce qu’elles ne pourront pas supporter la compétitivité internationale, ni en qualité ni en prix ».
A une question de savoir si l’accord du 9 janvier stipulait que les opérateurs doivent vendre tous au même prix et avoir les mêmes marges, M. Rebrab a répondu par la négative, indiquant qu’« il n’était pas question de vendre au même prix de revient. Une telle entente sur les prix tuerait la concurrence ».
Pour illustrer ses propos, M. Issad Rebrab dira que « la loi ne le permet pas. Mais les quatre autres producteurs d’huile l’ont fait en procédant ensemble le 2 janvier, c’est-à-dire avant l’éclatement des émeutes, à une augmentation de 11 dinars sur le litre d’huile, soit 55 dinars pour le bidon de 5 litres. Après les évènements, ils ont constaté qu’ils avaient commis une bourde pour revenir sur leur décision ». Interrogé le P-DG de Cevital a affirmé que son groupe n’a aucune intention de s’accaparer la totalité du marché national du sucre. « Cevital n’a pas de monopole sur le sucre », a-t-il précisé. En outre, M. Issad Rebrab a noté que « la demande nationale de sucre avoisine 1,2 million de tonnes par an. Elle est couverte à 200 % par la production nationale. La capacité de production de sucre blanc de Cevital est de 1,8 million de tonnes par an ». « Nous fournissons 800 000 tonnes au marché national et nous exportons le reste. En 2010, nous avons exporté 400 000 tonnes. En 2011, nous comptons garder notre part de marché domestique et exporter un million de tonnes », a-t-il, encore renchérit.
Cependant, M. Rebrab se dit ne pas comprendre la décision du gouvernement de supprimer les droits de douane (30 %) et la TVA (17 %) sur le sucre blanc d’importation alors que l’Algérie est autosuffisante en matière de sucre et n’a pas besoin de recourir à l’importation pour approvisionner le marché. Celui-ci fera savoir en outre que « Cevital n’a jamais exigé des grossistes ou autres opérateurs de nouvelles pièces pour la vente de ses produits. Il n’a jamais exigé de payement par chèque pour les transactions supérieures à 500 000 dinars et dont l’obligation entrera en vigueur le 31 mars prochain ».
Lemya Ouchenir

