Elle est venue la passionaria et non moins numéro un du Parti des travailleurs, elle a délivré un message et est aussitôt repartie vers une autre ville, pour un autre meeting. C’est un discours prônant fortement la paix, accompagné d’un appel au soutien massif à la réconciliation nationale que Louiza Hanoune a, une heure durant, développé devant un parterre appréciable, la Maison de la culture étant à l’occasion, àmoitié pleine, ce jeudi 8 septembre. Sans se départir de sa fougue habituelle servie par une recherche fouillée du mot juste et de la métaphore et sans dévier d’un iota des positions qui sont les siennes, le numéro un du PT relève d’emblée que c’est la première fois que l’on parle de paix et que le peuple est convié à se prononcer sur un thème autrefois tabou. “Parler aujourd’hui de paix équivaut à reconnaître l’état de guerre qui a prévalu pendant 15 ans chez nous. Ce n’était pas seulement un problème de terrorisme car il s’agissait bel et bien de crise politique multidimentionnelle, à plusieurs ramifications”, dira l’oratrice, avant d’ajouter “nous sommes pour la paix sans condition, ni préalable. Nous n’avons pas les mêmes idées et notre projet de société est différent. Ce qui nous rapproche aujourd’hui, c’est la quête de la paix, en dehors de toute ingérence étrangère”. Une paix entrevue comme gage de la souveraineté nationale. Dans le même ordre d’idées, la réconciliation nationale ne heurte ni convictions profondes, ni engagements, ni idéologie du Parti des travailleurs qui en revendique même la paternité. De même, la vision du PT de la paix et de la réconciliation va au-delà du 29 septembre. Plus prosaïquement, il s’agit pour le leader du PT d’aller vers la paix en transcendant les divergences, mais sans s’y arrêter. Cette étape franchie, il faudrait pour asseoir la paix et mettre un terme définitif à la “guerre”, ouvrir sans complexe les dossiers sensibles des disparus et surtout ceux ayant trait à l’économie : l’accord d’association avec l’UE, la nouvelle loi sur les hydcrocarbures. Ces dossiers doivent être soumis à l’approbation du peuple. Et de prôner une politique de défi, à la Hugo Chavez !Louiza Hanoune s’apesentira sur la barbarie, incidence pour le moins injuste du 11 septembre, qui fait que la souveraineté nationale ne recouvre plus aucune réalité. De même, elle tombera à bras raccourcis sur la mondialisation, l’UE, le GMO dont le dessein, dira-t-elle “est la division territoriale d’un espace immense, bourré de richesses, sur des bases ethno-religieuses”. Cette politique des prétextes a conduit à l’effritement de la Somalie, de l’Irak, de la Côte-d’Ivoire… Et de faire la jonction avec la paix et la réconciliation qui, au-delà du renforcement de la cohésion nationale, feront barrage à toute tentative d’ingérence. “Car, insistera-t-elle, la persistance de l’insécurité sera le meilleur prétexte à une intervention étrangère, surtout dans la conjoncture actuelle”. C’est sur la position de son parti par rapport à l’officialisation de tamazight qui, dira-t-elle, “se fera sans recours à un référendum”, que Louiza Hanoune clôtura son meeting.La dame aux positions courageuses, permanentes et militantes, beaucoup portant froc au complet veston ne pouvant pas en dire autant, aura le temps d’un passage éclair séduit, subjugué, parfois inquiété ses militants. Mais le message est passé. Il a pour nom paix, peace, pax ou “lahna” !
M. R.