160 contrôleurs sur le terrain depuis hier

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Bien que la tendance soit à la baisse des prix de l’huile et du sucre, conformément aux nouveaux seuils fixés par l’Etat, soit 90 DA pour le kilogramme de sucre et 600 DA pour le bidon d’huile de 5 litres, à la faveur des conclusions du Conseil interministériel du 9 janvier dernier, certains commerçants de détail ne se sont pas encore intégrés dans cette disposition. Par conséquent, le département du commerce procédera, dès demain dimanche, au déploiement des contrôleurs des prix sur le terrain pour vérifier la conformité des commerçants aux nouvelles mesures et constater, les éventuelles infractions qui seront suivies des sanctions qui s’imposent par la réglementation.

Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes a déclaré à cet effet, que le département du commerce « veillera, à partir de dimanche, à ce que les prix soient respectés ». Intervenant, jeudi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Abdelhamid Boukhanoune, précisera, par la même occasion,que la loi sur la concurrence a donné une assise juridique à l’Etat pour fixer et plafonner désormais, les prix et homologuer les marges bénéficiaires des produits de large consommation, notamment, en cas de hausses excessives ou de graves perturbations sur le marché. Aussi, « pour fixer les marges des produits de large consommation, nous allons nous baser sur les propositions des secteurs concernés et des producteurs, ainsi que des pratiques sur le terrain et des statistiques du marché la structure des prix étant un autre paramètre », expliquera l’intervenant, qui indiquera que l’Algérie consomme annuellement l’équivalent de 100.000 tonnes de sucre et 44.000 tonnes d’huile. Concernant les nouveaux prix, M. Boukhanoune a précisé que « ces derniers ont été calculés en référence aux prix de revient qui sont supérieurs à 100 DA pour le sucre et plus de 740 DA pour l’huile et aux marges bénéficiaires entre les producteurs, les grossistes et détaillants. Et c’est pour cette raison que l’Etat est intervenu ».

Concernant la mise en demeure adressée à Cevital pour avoir baissé les prix à la vente de ces deux produits, le représentant du ministère du Commerce a tenu à préciser « qu’il ne s’agit pas d’une sanction à l’encontre de cet opérateur, mais que ce dernier a été interpellé pour fournir des informations et des explications sur les prix de gros pratiqués sur le marché. « L’huile et le sucre doivent être vendus au consommateur, aux seuils fixés par l’Etat. Vendre avec un prix supérieur ou inférieur est une infraction » notera M. Abdelhamid Boukhanoune. Et d’ajouter, que le “ département du commerce est en attente de l’explication de cet opérateur pour savoir s’il y a vente à perte ou pas », précisant que la vente à perte est une infraction confirmée par l’article 19 de la loi 04/02 portant règles applicables aux pratiques commerciales. Dans le même contexte, il précisera que les pratiques de prix illicites sont passibles d’amendes variant entre 5.000 et 2 millions de dinars, de fermeture du local commercial et de la saisie de marchandises (mesure administrative). Dans le même ordre d’idées, il indiquera que les services de contrôle du commerce recensent, en moyenne annuelle, 170.000 infractions et plus de 60 milliards de dinars de chiffre d’affaires dissimulé induit par les achats sans factures. Par ailleurs, il a fait mention de la mise en place de mécanismes de compensation des différentiels pour cerner d’abord les pertes subies par les opérateurs estimées à 30 milliards de dinars, selon une première appréciation. Réaffirmant l’accord de principe des pouvoirs publics à ce sujet, il insistera sur le fait que la démarche reste conditionnée par la présentation de pièces comptables, autrement dit les factures d’achat a-t-il souligné. Sur un autre registre, et confirmant les dépassements dans les prix de certains produits de base soutenus par l’Etat comme le lait et la semoule, M. Abdelhamid Boukhanoune a déclaré que le dossier du pain reste ouvert conséquemment aux revendications des boulangers qui plaident pour l’augmentation du prix de la baguette pour compenser les différentes charges et que les pouvoirs publics sont en train « d’étudier la possibilité de trouver des solutions pour préserver son prix».

Par ailleurs, il a affirmé que le processus de mise en place d’un organisme qui sera chargé de la création et de la gestion des marchés de gros dans le but de réguler les circuits de distribution est enclenché et que cette structure devrait être opérationnelle au courant du second trimestre de l’année en cours.

Hakim. N

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