Au moment où tout le monde parle de l’écologie, du tri de déchets, du recyclage et de la protection de l’environnement, à Aokas il existe une décharge sauvage et non contrôlée dans l’un des plus beaux sites touristiques de la wilaya de Béjaïa. Située entre la RN 9 et la mer méditerranée, en plein milieu de la plage, la décharge municipale défigure le visage touristique de la ville d’Aokas depuis un peu plus de 5 ans. Cette décharge était installée à l’entrée ouest de la ville, juste devant le tunnel, sur une cavité naturelle située au pied de la montagne Imma Tadrar. Cette cavité constitue une bouche d’aération de la grotte féerique. Avec cet amas d’ordures accumulé au fil des années, le trou a fini par se boucher et les ordures sont visibles depuis la route et déforment l’image de ce magnifique site naturel. Après l’éboulement du mois de mai 2005, les autorités locales n’ont pas trouvé d’autres endroits où transférer la décharge municipale que de la mettre au bord de la plage. D’après des dires, cette décharge, qui a fermé cette bouche d’aération, était à l’origine de l’éboulement. Cette décharge est transférée de l’entrée ouest à l’entrée est de la ville d’Aokas. D’ailleurs, les visiteurs venant de l’est du pays n’ont droit ni à une stèle ni à une grande porte ou même un panneau pour leur souhaiter la bienvenue, mais à une épaisse couche de brume venant de l’incinération des différents déchets de la décharge. Les odeurs nauséabondes de cette épaisse couche de brume se propagent à des centaines de mètres à la ronde. Elles parviennent même jusqu’aux villages de Taremant, Akkar et Aït Aïssa. Les habitants de ces trois villages souffrent des effets nocifs que l’incinération des différents déchets peut causer à leur santé. D’ailleurs, un habitant du village de Akkar nous fait savoir qu’ils ne peuvent pas sortir respirer l’air frais, sans être dérangé par ces odeurs dégoûtantes, venant de la décharge. «Plusieurs enfants souffrent de la toux, il reste à connaître son origine», indique-t-il. Les usagers de la RN 9 ne peuvent pas, quant à eux, passer sans fermer les vitres de leurs véhicules. Ainsi, même les yeux fermés, les mauvaises odeurs de l’incinération des différents déchets sont là pour nous signaler notre arrivée à la ville d’Aokas.
Cette décharge est non contrôlée et de ce fait, elle accueille les déchets de tout passant. On trouve des cadavres d’animaux morts, plusieurs produits périmés, articles électroménagers usés, entre autres ingrédients pouvant favoriser le développement de maladies ravageuses.
Reda Senoune
