Des dos d’ânes anarchiques à Hagui

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«Nous sommes dans une situation où, pour revendiquer ses droit, le recours à une action musclée est devenu un passage obligatoire, alors que certaines de nos préoccupations ne nécessitent même pas une intervention auprès des services concernés pour êtres résolues.» Tels sont les propos tenus par un citoyen du village Hagui, dans la commune d’El-Adjiba. Cette déclaration intervient suite à la décision prise il y a quelques jours par les villageois, pour la mise en place des ralentisseurs au niveau du tronçon qui traverse leur localité. Cette action qui n’a pas manqué d’irriter les responsables du service en charge de ce dossier, n’a été décidée qu’après avoir épuisé toutes les démarches hiérarchiques possibles. En fait, les premiers dos-d’âne mis en place dans ce village remontent à plus d’une année et ce, après qu’un accident de circulation a failli coûter la vie à trois chérubins, de retour chez eux. Sur le champ, des ralentisseurs de fortune ont été placés pour contraindre les usagers de ce chemin de wilaya (n° 98) de réduire leur vitesse. Ce qui fera, par la suite, réagir les responsables concernés en les remplaçant selon des normes. Mais, durant l’été dernier, et au passage des cyclistes, la majorité des dos-d’âne de ce chemin ont été rasés pour cet événement. Quelques jours plus tard, les services des travaux publics ont remis en place tous les ralentisseurs existants, sauf pour la localité de Hagui, restée épargnée. Une fois la période des grandes chaleurs passée, les citoyens s’attendaient à revoir les ralentisseurs remis en place, mais en vain. Leur patience a même duré jusqu’à un mois après la rentrée scolaire. Se sentant lésés dans leur droit le plus légitime, les citoyens se sont fait justice en mettant en place quatre dos-d’âne de fortune. C’est ce qui a fait réagir les responsables des travaux publics pour demander, ou plutôt exiger des citoyens, de les défaire. Peine perdue, puisque les villageois réclament, à cor et à cri, ces ralentisseurs afin de protéger les écoliers, qui empruntent quotidiennement ce tronçon pour se rendre à l’école, de la folie des chauffards qui ne respectent pas les règles les plus élémentaires du code de la route. Enfin, et selon l’avis partagé par toute la population de ce village, les ralentisseurs mis en place ne peuvent en aucun cas être rasés sauf si la subdivision des travaux publics décide de les remplacer par d’autres normalisés techniquement, comme ce fut le cas des villages voisins.

B. D. B.

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