Trois ans après son ouverture en catimini, faut-il le rappeler, tous les manques et insuffisances enregistrés lors de son inauguration et dénoncés dans ces mêmes colonnes en leur temps, sont toujours présents comme pour narguer tout le monde et cela, malgré des dizaines de rapports adressés par la direction de cet établissement à sa tutelle. Des rapports appuyés par un collectif de parents d’élèves qui ont eu plusieurs entrevues avec le directeur de l’éducation auquel il a été brossé l’état des lieux dans ses moindres détails, le tout couronné par des arrêts de cours cycliques de protestation. Pourtant, en vain, l’on continue toujours à faire la sourde oreille et à ignorer superbement ce lycée situé en haute montagne et isolé. A croire qu’aucune inspection de haut niveau n’est à craindre, sinon comment expliquer que même la dotation initiale du labo informatique qui va avec la mise en service du lycée, n’est toujours pas livrée 3 ans plus tard ? Au même titre d’ailleurs que l’amphithéâtre qui ressemble toujours à un vulgaire hangar lugubrement vide et qui n’a bénéficié d’aucun équipement. La partie jouxtant la forêt qui nécessite un mur de protection en dur, n’a bénéficié que d’une clôture en grillage et encore partiellement réalisée et ne protégeant plus rien. Le volet éducation physique n’est pas logé à meilleures enseignes, avec l’absence totale d’une salle de sport dans cette région avec son climat exceptionnellement rude et cela malgré la disponibilité d’assez d’espace pour recevoir l’infrastructure. La cour supérieure utilisée pour les cours d’éducation physique toute cabossée avec de larges nids de poules où s’accumule l’eau de pluie, n’est toujours pas aménagée. De plus, un haut talus de plus 20m de hauteur sur 80m de longueur qui la surplombe, menace de s’effondrer à tout moment malgré l’urgence de le cadrer et de le renforcer par un mur de soutènement. Sur un autre volet, tout le matériel et l’équipement dont a bénéficié ce lycée tel celui du magasin et des ateliers, est entreposé dans les couloirs faute de locaux de stockage. Sur les lieux, nous apprenons que l’ensemble du personnel masculin dispose d’un seul cabinet de toilettes d’où l’inévitable chaîne qui s’ensuit. Une contrainte fort dégradante pour le corps enseignant. Pour l’anecdote, rappelons que sous la pression des professeurs et des parents, la direction de l’éducation dans une tentative de faire baisser la tension a doté ce lycée en 2009 d’un lot d’instruments de musique, lorsqu’on sait que cet établissement est entouré d’une dense forêt vierge et souffre d’un manque d’agents de sécurité.
Oulaid Soualah
