L’Ainsar averkane, une source laissée pour compte

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L’Aïnsar Averkane est une source phénoménale située au village Imezdhourar, au nord du chef-lieu de la commune de Saharidj. Son débit atteint les 400 litres/seconde durant les périodes des grandes chaleurs.

Depuis sa canalisation au début des années 90, cette source a mis fin à la crise d’eau potable dont souffrait la daïra de M’chedallah. Elle alimente actuellement en eau potable plus des trois quarts de la population des cinq communes que compte la daïra. Seulement, voilà que les services concernés, qui sont les différents bureaux d’hygiène des communes alimentées à partir de cette source, n’arrivent pas à s’entendre ni à établir un plan de charges pour son entretien, selon les déclarations de quelques responsables locaux. Ainsi, ce don du ciel est laissé presque à l’état d’abandon, sinon comment expliquer que la source qui alimente, plusieurs milliers de citoyens ne soit protégée que par une petite clôture en Zimmermann avant que l’eau ne coule à ciel ouvert dans des fossés bétonnés, réalisés durant l’époque coloniale sur une distance de près de 80 mètres avant d’atteindre enfin une galerie. Une galerie également réalisée durant la même époque. Au bout de celle-ci démarre la conduite principale, qui dessert plusieurs milliers de foyers. Même si des opérations de nettoyage périodiques sont effectuées sur le point de départ de l’eau, soit dans une sorte de retenue collinaire construite en béton armé cela s’avère désormais insuffisant. Pour preuve, des citoyens de plusieurs localités ont, à maintes reprises, signalé avoir trouvé des corps étrangers dans l’eau qui arrive dans leurs robinets, comme des poils d’animaux. Ceux chargés de protéger la santé des citoyens, doivent agir au plus vite afin de trouver les solutions qui s’imposent, et ce afin de mettre un terme à d’éventuelles contaminations. Toutefois, selon le P/APC de Saharidj, il faudrait que les bureaux d’hygiène communaux des cinq communes alimentées à partir de cette source contribuent, financièrement parlant, aux frais de nettoyage du site. Une opération qui doit se faire au moins une fois par mois afin d’éviter tout risque de contamination de l’eau. Cependant, de nombreuses communes sont réticentes à participer à ces frais, d’autant plus qu’une grande partie des foyers, censés être alimentés à partir de cette source, ne le sont toujours pas. C’est le cas d’Aghbalou, gros bourg de plus de 20.000 âmes dont les habitants du chef-lieu communal continuent de recevoir de l’eau provenant de…l’oued. Comment participer à des frais, lorsque on ne bénéficie pas des services en question ? Même si sur le ‘’papier’’ officiellement, la population d’Aghbalou est censée être raccordée à cette source, sur le terrain, il n’en est rien. Idem pour Ahnif où seulement la moitié de la commune est reliée à ce réseau AEP. Pendant ce temps, et alors que cette situation perdure, un important surplus d’eau provenant de cette source est lâché dans des ravins mitoyens alors que des localités de la daïra de M’chedallah, à l’image de Chorfa, continuent à souffrir de la rareté de cette denrée vitale. Cette eau se perd uniquement parce que la dimension de la tuyauterie utilisée pour le captage de la source est petite. Même l’itinéraire de ce réseau est loin d’être parfait, il ne se passe pas deux mois sans qu’un éclatement de la tuyauterie ne soit signalé ici et là tout le long du réseau. Au lieu de mettre le paquet et régler le problème définitivement, les responsables du secteur de l’hydraulique se contentent d’effectuer de petites réparations qui ne tiennent qu’un laps de temps, ce qui s’apparente plus à du rafistolage. De plus, dans un passé récent, un investisseur privé en l’occurrence Issad Rebrab avait émis le vœu d’exploiter le surplus de l’eau provenant de cette source, avec la réalisation d’une unité de mise en bouteille. Cet investisseur avait même déposé un dossier au niveau du bureau du CALPI de la wilaya de Bouira. Aux dernières informations, le dossier est toujours en instance au niveau de ce service. En attendant la suite à donner à cette demande, d’importantes quantités d’eau de l’Aïnsar Averkane continuent de se perdre dans les ravins.

Nadia Hamani

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