Encore du chemin à parcourir

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Au début des années 90, il y avait peu, ou presque pas d’infrastructures culturelles.

Les moyens financiers, eux, étaient quasi inexistants.

Le secteur de la culture dans la wilaya de Bouira, à l’image de beaucoup de secteurs d’activités, est passé par différentes étapes clés qui ont fait à la fois son apologie et son déclin.

La bonne ou la mauvaise “santé’’, dans tel ou tel secteur, au sens du développement, de rayonnement et de prospérité ne peut être jugée que par rapport à une situation globale que reflète un pays sur tous les plans aussi bien politique que socio-économique.

Tant à l’échelle nationale que locale, le secteur de la culture a connu trois périodes déterminantes que l’on peut résumer comme suit : Celle de l’ouverture démocratique d’après 88, la décennie noire et celle d’après le terrorisme. Intéressons-nous d’abord à la première période. Celle-ci a été marquée, sur le plan culturel par la naissance de beaucoup d’associations à caractère culturel. En 1989, des dizaines d’associations du genre avaient vu le jour à Bouira, notamment à travers les différentes communes et villages de la wilaya. Au sein de ces défuntes associations, car disparues pour la plupart, on s’intéressait vraiment à tous les arts :

Le théâtre, le chant, la poésie, la littérature, la sculpture, la peinture. Il faut dire que l’encadrement de qualité assuré par une poignée d’animateurs a été pour beaucoup dans le développement et le rayonnement culturel de l’époque.

L’activité culturelle était à son apogée

La scène culturelle avait été fréquemment et sans cesse animée. Festivals de tous genre et semaines culturelles se tenaient à tous les coins de la wilaya.

L’on se souvient encore du festival de poésie organisé l’été de l’année 1992 en plein air dans la région de Ain Zebda, sur les hauteurs d’Aghbalou. Celui-ci a drainé des milliers de spectateurs de toute la région et a vu la participation d’artistes poètes de toute l’Afrique du Nord.

Les populations des villages d’Aghbalou se rappellent encore les conférences qu’animaient Idir et Malika Ahmed Zaid dans les années 90. Même avec des moyens dérisoires, des animateurs associatifs avaient pu réalisé de belles choses.

Combien d’artistes (chanteurs et acteurs de théâtre) avaient été formés au sein de ces associations culturelles ! Au début des années 90, il y avait peu, ou presque pas d’infrastructures culturelles. Les moyens financiers, eux, étaient quasi inexistants.

L’on avait souvent eu recours aux quêtes pour collecter des fonds nécessaires à l’organisation de festivités culturelles. Beaucoup avaient sacrifié leur temps et leur argent pour promouvoir l’activité culturelle.

Et d’aucuns parmi ces animateurs ont la nostalgie de cette époque où la culture a connu ses heures de gloire.

Pendant les années qui avaient suivi l’apparition massive des associations culturelles, l’activité culturelle avait connu un regain. Les conditions de l’époque, marqué par la montée de l’intégrisme et l’activité terroriste, ne s’y prêtaient pas vraiment.

Une chape de plomb avait alors plombé toute manifestation à caractère culturelle. Et c’était la traversée du désert pour le secteur de la culture. Ceci dit, certaines associations comme l’ACA (association culturelle Aghbalou) à travers la wilaya poursuivaient leurs activités.

Mais pas pour longtemps, car elles ont fini par disparaître du paysage culturel. Et paradoxalement c’est avec la disparition des dernières associations que le calme avait commencé peu à peu à revenir. Avec dans son sillage plus de moyens financiers.

Cependant, l’activité culturelle était restée timide, et se limitait aux seules manifestations officielles qui s’apparentaient plus souvent à du folklore. Il faut dire que cette situation que d’aucuns qualifieront de regrettable est due à l’inertie des responsables en place ainsi qu’à l’absence de volonté manifeste de leur part. Néanmoins, la donne a changé depuis.

En effet, depuis 2006, le secteur de la culture a connu des avancées non négligeables notamment sur le plan infrastructurel.

La wilaya de Bouira a vu ces cinq dernières années la réalisation de bon nombre d’édifices culturels, à l’image de la maison de la culture Ali Zamoum, un joyau architecturel implanté au chef-lieu de wilaya.

A noter qu’une dizaine de bibliothèques communales ont été réalisées et beaucoup d’autres sont en travaux à travers la wilaya. Des réalisations qui ont été accordées au secteur de la culture dans le cadre des différents programmes quinquennaux de développement. Depuis 2008, Pas moins de 205 milliards de centimes sont mobilisés pour construire et équiper des infrastructures culturelles.

Et parmi les projets phares dont le secteur a bénéficie, on citera entre autres, l’annexe de la bibliothèque nationale dont la mise en service est prévue pour juin 2011, le théâtre de verdure de 3.500 places, l’école des beaux arts et le futur théâtre régional.

Des projets hautement importants dont la réalisation et le suivi sont assurés par le wali de Bouira en personne qui a, rappelons-le, donné un coup de pouce aux différents chantiers restés en veilleuse.

L’avenir s’annonce donc prometteur pour le secteur dans la wilaya, une fois toutes ces infrastructures réceptionnées. Sinon, sur le plan animation culturelle, un effort non négligeable a été consenti ces dernières années par les responsables du secteur pour insuffler une nouvelle dynamique à la chose culturelle.

En effet, de multiples initiatives sont à mettre à l’actif de l’actuel directeur de la culture.

La scène culturelle dans la wilaya a vu l’organisation de plusieurs concerts où de célèbres noms de la chanson algérienne s’y sont produits. Ali Amrane, Abranis, Ait Menguellet, Akli Yahiatene, pour ne citer que ceux là ont égayé le public bouiri.

La volonté des responsables locaux à aller de l’avant s’est concrétisée par la mise en place l’an dernier du festival expérimental de la chanson de Tikjda. Ceci dit, le théâtre, la littérature et les arts plastiques sont quasi inexistants du le paysage culturel. Des efforts restent donc à faire sur ces différents segments composant la culture.

Celle-ci mérite toutefois plus d’attention de la part des pouvoirs publics d’autant plus que les moyens sont là l’infrastructure également, pour peu que les associations culturelles s’impliquent davantage. La culture est après tout l’affaire de tous.

Djamel.M

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