La dégradation de l’ensemble des infrastructures de base et d’accompagnement se généralise et, plus inquiétant encore, se banalise et n’émeut plus personne. C’est à croire que les mentalités ont subi la même dégradation.
Nos cités et agglomérations souffrent du même état de détérioration et d’abandon, partout c’est le même lamentable décor et l’état piteux des lieux qui accueille le visiteur, avec un degré supplémentaire au niveau des chefs-lieux des communes. Des petites villes qui se caractérisent par des spectacles désolants. En effet, il est courant de constater d’innombrables fuites d’eau sur les réseaux AEP que la vétusté transforme en de véritables passoires. La plupart de ces réseaux sont dans le même état que lorsqu’ils ont été réalisés pendant la période coloniale, c’est-à-dire en amiante de ciment, et ce malgré le facteur cancérigène qu’il véhicule et ses retombées sur la santé publique. Les réseaux d’assainissement ne sont pas du reste et rivalisent en matière d’éclatements et d’avaries avec ceux de l’AEP. Des rigoles d’eaux usées qui circulent entre des pâtés de maison, qui inondent les rues et submergent les vides sanitaires et les caves des blocs résidentiels, et ce n’est pas ce qui manque à M’Chedallah. Les réseaux de distribution d’électricité ne sont pas logés dans une meilleure enseigne avec ces chutes de fils, ces courts circuits et ces chutes de tension, et cela en parallèle des fréquents vols sur les lignes et les actes de vandalisme sur des ouvrages tel que celui de l’éclairage public. A cet état de fait s’ajoute celui des rues, ruelles, allées, espaces verts et trottoirs. Pour ces derniers, quand ils ne sont pas «meublés» de trous ou de nids de poules, ils sont carrément squattés par des quidams qui exercent des activités commerciales, notamment celles dites parallèles. On remarque aussi au niveau de ces rues que tous les ouvrages d’évacuation des eaux pluviales, tel que les regards, caniveaux et avaloirs, ont, en majorité disparu sous terre ou complètement bouchés, à cause du manque d’entretien ou de la non remise en état des lieux après des travaux d’aménagements. Le bâti étatique n’est pas non plus épargné par cette dégradation massive et galopante. Il reste cependant que le secteur le plus touché par ce phénomène est celui de l’éducation. Le premier fait choquant, remarquable à l’approche de n’importe quel établissement scolaire des trois cycles confondus, est l’absence totale de ravalement des façades qui donne un air d’usure profonde aux murs sales. Un deuxième fait qui se généralise à toutes les écoles, c’est l’infiltration des eaux de pluies à partir de l’étanchéité. Un complément à d’autres dégradations spécifiques à chaque établissement. Ils sont rares, pour ne pas dire inexistants, les établissements où les élèves et leurs parents ne se plaignent pas de cet état de fait auquel s’ajoute l’environnement immédiat, pollué de détritus et d’immondices, avec en plus l’insécurité et cela en raison de délinquants de tout bords qui rodent à proximité des écoles, notamment les lycées aux heures de pointe pour des raisons évidentes.
Le transport et les moyens d’accompagnement enregistrent, eux aussi, leur lot de dégradation, tel l’utilisation de bus ou de fourgons usés, inconfortables et auxquels se greffe l’état des arrêts de bus non aménagés qui prennent la forme d’un champ de bataille à la moindre averse. Pour ce qui est des marchés, soit hebdomadaires ou ceux quotidiens des fruits et légumes, ils ne peuvent être qualifiés que de foyers d’épidémies si l’on tient compte de l’absence totale des règles les plus élémentaires d’hygiène, à cause des conditions dans lesquelles sont exposées les marchandises sensibles sans tenir compte des réglementations en vigueur. Un état de fait imputable aussi aux vendeurs à la criée de poissons Nous arrivons enfin au cas le plus visible, répugnant, catastrophique et extrêmement révoltant qui souligne de manière irréfutable l’état de dégradation avancée de nos cités, que nul ne peut nier ni remettre en cause, car omniprésent partout, dans et autour des villes, villages et agglomérations. Ce sont les amoncellements d’ordures, immondices et détritus, qui ont pris possession du moindre espace et qui font partie du décor de ces centres habités. Le seul qualificatif qui convient pour décrire cette situation est «pollution à grande échelle», une inqualifiable atteinte à l’environnement et au cadre de vie immédiat des populations. Après de fréquentes démarches auprès des responsables concernés, excédés, ils sont nombreux les citoyens conscients de cette situation peu enviable avec ses retombées catastrophiques sur la santé publique qui nous assaillent par des requêtes et des pétitions et qui sollicitent la presse pour dénoncer ce repoussant ordre établi et porter leurs doléances aux hautes autorités.
Oulaid Soualah
