Comme convenu, le syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a mis hier, ses menaces à exécution.
Le mouvement de grève de deux jours, déclenché hier, par pas moins de 100 000 paramédicaux a atteint un taux de participation de 89% à l’échelle nationale.
« Au premier jour du débrayage de deux jours, les paramédicaux ont été nombreux à répondre favorablement à l’appel de notre entité syndicale », nous a signifié le porte-parole du SAP.
A en croire ce dernier, « la mobilisation des paramédicaux a été également très forte au Sud du pays, où nous avons enregistré un taux de suivi de 100%, notamment aux wilayas d’Adrar et de Tamanrasset ». Quant aux wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaia, « les paramédicaux sont sortis dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail lamentables », nous- a-t-il confié. Le taux de suivi dans ces deux wilayas varie entre 85 et 90%.
« Néanmoins, le service minimum a été assuré », nous a affirmé pour sa part, le secrétaire général du la section SAP de l’hôpital Mustapha-Pacha. Le va- et-vient des infirmiers en blouse blanche, dans les couloirs du service des urgences confirme ce constat.
Le personnel paramédical de l’hôpital Mustapha-Pacha était au rendez-vous pour observer son piquet de grève. Des centaines d’infirmiers en blouse blanche, portant une petite inscription « paramédical en grève », se sont rassemblées dans l’enceinte de l’hôpital où des banderoles et des pancartes portant leurs revendications ont été suspendues.
« Nous ne sommes pas des sous-formés », lance un infirmier qui ajoute que « nous voulons être pris en considération. Nous voulons avoir une formation et un salaire adéquat ». Un autre infirmier déplore le fait que « nous travaillons dans des conditions catastrophiques et nous sommes tout le temps sous pression ».
Celui-ci n’est pas aller avec le dos de la cuillère pour critiquer la stratégie de l’administration qui, selon lui, préfère, à chaque fois, « refaire la peinture et la faïence du CHU au lieu d’améliorer les conditions de travail du personnel médical, confronté à un manque flagrant de protection contre les maladies contagieuses ». Un autre infirmier dira dans ce sens, qu’il y a un manque flagrant de personnel paramédical.
Les paramédicaux demandent à ce qu’il y ait un conseil de l’ordre des infirmiers, «qui permettra de hausser le niveau des paramédicaux et de définir leurs tâches ».
Outre cela, les paramédicaux revendiquent le droit de bénéficier « de l’enseignement supérieur dans le cadre du système LMD et ce «pour améliorer la qualité des soins».
Ce mouvement de grève, sous le slogan, « prendre soin de ceux qui prennent soin des autres », selon ses initiateurs, a été un franc succès, du moins pour la journée d’hier. A travers cette action de protestation, les paramédicaux veulent démontrer à la tutelle que sans l’infirmier, toute la chaîne est chamboulée.
Le personnel paramédical, faut-il le souligner, réclame l’amélioration des conditions socio-professionnelles du personnel paramédical. Le SAP exige également l’élaboration d’un statut « tel qu’il a été négocié par la commission SAP/MSP », en soulignant que « toute modification de ce dernier sera récusée ».
Par ailleurs, le SAP maintien sa menace d’une grève illimitée qui aura lieu à compter du 08 février prochain.
Cette action a été décidée, faut-il le rappeler, suite à la non satisfaction des conclusions de la réunion tenue mercredi dernier, avec les responsables du ministère de la Santé.
Lemya Ouchenir

