Il a commencé à chanter en 1968. “Azizedh themlekoudhiy”, était la chanson qu’il devait passer en direct à la radio à l’émission “Chanteurs de demain”, animée à l’époque par Chérif Kheddam. La prestation n’a pas eu lieu suite à un refus catégorique du père, L’hadj Mebrouk, figure emblématique de la région. En 1972, usant de divers pseudonymes, Khali Mouh, Mouh, pour ensuite se fixer définitivement sur Mouhouche, il affrontera les maestros de l’époque en l’occurrence, Chérif Kheddam, Medjahed Mouhoub, Kamel Hemadi, Mohamed Belhanafi, qui ont tous animé à un moment donné l’émission mythique “Chanteurs de demain”. C’était les années soixante-dix. Pourquoi avoir opté pour ce pseudo ? “C’est une histoire purement familiale. C’est pour remplacer le nom, selon la tradition, de mon oncle décédé en 1905. Il s’appelait Mohamed Oulhadj. Ma mère était contre ce prénom, tout le monde m’appelle alors Mouhouche. Je l’ai gardé”. De 1971 à 1975, les années folles, Mouhouche avait animé plusieurs fêtes avec Athmani, Cid Messaoudi, Boualem Awadhi. “Nous faisons des fêtes au bar Hadj Saïd Ouhmed aujourd’hui enseveli sous le barrage de Taksebt”.En 1975, Mouhouche enregistre ses deux premières chansons “Fliraq Yidem d’aghilif” et “Mlalagh tid at sru”, enregistrées au studio Mahboub Bati, rue Hoche. L’orchestre était composé de Belaïd Abchiche au luth, Mahmoud à la flûte, deux violonistes et Chaâbane Saïdi à la derbouka. C’était les pures années de l’acoustique, la boite à rythme étant loin d’être en vogue, comme c’est le cas aujourd’hui. Après un bref moment de diffusion, cette bande a été égarée au niveau de la discothèque de la radio ce que regrette vivement l’artiste auteur-compositeur, membre de l’ONDA et de la SACEM.Avant qu’elle ne soit égarée, mon père a eu vent de ces chansons qui étaient diffusées à la radio. Il s’est énervé comme lui seul pouvait le faire. Suite à quoi, Mouhouche prend le téléphone pour demander de cesser la diffusion. Qui lui a mis la puce à l’oreille ? “C’était ma mère”. En 1976, le père meurt. La voie est désormais libre. Mouhouche enregistre au studio d’Azazga six chansons avec la chorale de Athmani. Deux chansons ont été refusées à la radio, pourquoi ? “Une était en hommage à la JSK, qui avait gagné en 1981, la Coupe d’Afrique”, la chanson disait :“Tulid s’adrar n djerdjerTbuqalt n’friqiya”.Ce n’était pas une interdiction propre à la JSK. A l’époque, aucun chanteur n’avait le droit de faire l’éloge de son club préféré. Seule une chanson était autorisée, c’était : “wili y a wili, jabha fel fili”, de Rabah Deriassa. Il ne citait aucun nom de joueur ni de club. C’était les années dures et de plomb de la réforme sportive. L’autre chanson interdite fut “Almlum”, qui traitait de l’arbitraire, le déni de l’identité. En 1972, à la cantine scolaire de Ouadhias, Mouhouche avait bravé les interdits du parti unique et a failli être “embarqué” pour avoir chanté une fable consacrée à l’âne et au singe.De 1967 à 1986, Mouhouche formait un duo de tonnerre avec Athmani. Ils ont chanté à Ouacifs, Azroubar, Agouni Gueghrane, Alger, Chlef, Oran… et ça continue pour Mouhouche qui a produit Dalila en 1996, et continue d’encourager les jeunes talents. Mouhouche est aussi auteur d’un recueil de poésie en français, “Neuvains d’amour” qu’il avait publié en 2002. Il est auteur de plus de 60 œuvres.En 1998, il a été édité par DAV international, mais aucune distribution, ni promotion n’ont été faites pour une meilleure valorisation de son patrimoine.Le même sort est connu par l’album enregistré en1995 par Ouadhias-Music. Toutes ces raisons ont fait que ce chanteur prolifique ne soit pas connu du grand public. Il est auteur d’une chanson “Sameh Felli”, qui peut détrôner les ténors du DJ et autres spécialistes de la reprise. Mais de nos jours, qui s’intéresse à la chanson à texte ? Beaucoup de personnes, mais les décibels des DJ sont si forts…
M. Ouanèche
