C’est un artiste et il est président de l’association Afkam de Malakoff. Dans ce bref entretien, M. Allioui revient sur les activités de son association, notamment les galas de solidarité avec des artistes kabyles ou tout simplement avec des immigrés issus de la région. Il évoque aussi ses projets d’artiste.
La Dépêche de Kabylie : Vous êtes président de l’association Afkam, pouvez-vous la présenter à nos lecteurs ?
Rachid Allioui : Les objectifs de L’Afkam (Association Franco Kabyle de Malakoff) se résument grosso modo ainsi ; nous activons afin de promouvoir la culture kabyle sous toutes ses formes. Nous organisons des événements culturels autour de la culture Kabyle, comme les spectacles de musique, danse, expositions… Nous essayons d’apporter une aide humanitaire aux plus nécessiteux en Kabylie, ainsi qu’une aide aux ressortissants kabyles qui ont besoin d’un accompagnement sur le plan médical, et enfin, nous effectuons des échanges culturels entre la ville de Malakoff et la Kabylie. Le bureau de notre association est composé des membres suivants : moi-même comme président, Amrane Azzouz comme trésorier, Akli Aït Salah, comme secrétaire, Karim Slaïm est notre président adjoint, Sadi Menouar, trésorier adjoint et enfin, Rabah Goudjil, notre secrétaire adjoint.
Quelles en sont vos activités ?
Cette association nous l’avons créée avec des amis issus de différentes régions de Kabylie. On constate ici, en France, que nombreux sont les artistes ou des anonymes kabyles qui se retrouvent dans des situations compliquées suite à des maladies ou des décès… Nous serons toujours là pour apporter une aide dans la mesure de nos moyens, et je souhaite que nos artistes répondront toujours présents pour ce genre d’initiative car, comme on dit, cela n’arrive pas qu’aux autres. Nous serons également là à chaque fois que la Kabylie a besoin de nous ; mon souhait à moi, c’est de voir un jour le nom de Lounes Matoub fleurir dans chaque coin de notre chère Kabylie. Je remercie au passage de tout coeur en mon nom et au nom de mon association tout le travail réalisé par l’association « Tagmats Lyon », dont le président n’est autre que Dalil Mekhloufi, un grand monsieur qui a réalisé un travail colossal, en restaurant les stèles de Lounes Matoub. Hélas, nos artistes qui ont soit disant une renommée, je dirais internationale, n’ont jamais répondu à son appel car ceux-là on les voit juste chanter pour remplir leurs poches en s’en foutant carrément de la misère et de l’injustice que vit le peuple.
Vous organisez un gala de solidarité avec la chanteuse Siham Stiti, quels en sont les invités ?
Pour ce premier gala de solidarité on a choisi Sihem Stiti pour l’encourager et lui dire que nous sommes là. Je dirais que ça sera aussi un soutien moral et de fraternité plus que matériel car ce jour-là elle sera entourée de grands artistes.
Pour ce qui est des invités, nous aurons l’honneur de recevoir Rachid Mesbahi, Arezki Moussaoui, Aldjia, Farid Gaya, Lounes Kaci, Karim Slaïm, Karim Yeddou, la troupe de danse Thilelli, Ferhat Iguercha, Lakhdar Sennane, Hakim Fodhil, et moi-même. Et je promets des surprises aussi, donc je profite pour remercier tous les artistes qui ont répondu à notre appel et qui vont venir chanter bénévolement. Un grand merci Seg ul.
D’autres activités dans ce sens ?
Donc c’est notre premier gala de solidarité et ce n’est qu’un début. Notre prochain objectif ça sera une grande soirée pour feu Lounes Matoub. Nous allons solliciter la mairie de Malakoff pour mettre à notre disposition la salle pour la mi-juin afin de rendre un grand hommage à ce grand monsieur, et je dirais que les bénéfices de ce gala seront bénéfiques pour la restauration et le nettoyage de la place Matoub Lounes à la gare routière de Tizi-Ouzou, j’en fais le serment, car en voyant l’état de ce lieu ça me rend malade à chaque fois que je passe devant. Ainsi, le jour venu, je lancerai un appel à tous mes amis artistes pour qu’ils apportent leur soutien. D’autres initiatives auront lieu pour aider les démunis en Kabylie. Certes, on ne pourrait pas satisfaire tout le monde, mais on s’occupera des cas les plus urgents.
Vous êtes aussi artiste, parlez-nous un peu de vos projets actuels et futurs ?
Un premier album Ssber ur t’sru, sorti en France l’année 1997 et mis en vente en Algérie en 2007, après 10 ans par les éditions Maréchal, donc j’avais repris Noudjoum ellil du grand El Hasnaoui, mais la plupart de mes textes parlent de la révolte et de la mal vie de mon peuple, j’ai fait un 2e album en 2001, pour rendre hommage à feu Lounes Matoub qui s’appelle Thavrast i Lwennes, mais jusqu’à ce jour, il n’est jamais sorti en Algérie. Je vous informe que tout est chez un producteur dont je tairai le nom, donc je compte le produire bientôt chez un autre éditeur car je ne pourrais jamais sortir mon 3e album sans la diffusion du 2e. Sur ce 3e album, je dirais que c’est aussi 90% révolte, et le titre de l’album est: Thighri umenkir le cri du révolté que j’avais enregistré chez mon ami Ali Ferhati. Quant aux concerts, j’ai chanté à chaque fois qu’on a fait appel à moi et toujours bénévolement sinon, à part ça, je préfère me lever tôt le matin pour gagner ma vie, vu que la chanson engagée ne rapporte rien (rires), à part la dignité et l’estime des miens qui sont ma richesse : être aimé pour ce que je fais et l’amour que je porte à ma Kabylie, en le chantant dans mes textes et ma plus grande richesse.
Je vous laisse le soin de conclure
Je dirais juste que certains de nos artistes doivent savoir que c’est la Kabylie qui les a forgés et c’est elle qui leur a donné le titre dont ils jouissent de nos jours, donc à ceux qui se sont francisés et se sentent beaucoup plus français que Kabyle, je leur lance un défi en leur disant : Aller vous produire en dehors de votre chère Kabylie et on verra le résultat, car sans cette région martyr, qui a tant souffert, vous n’êtes rien. Au passage, je tiens à saluer toute la Kabylie et rendez-vous le 19 février 2011, pour une soirée de soutien et de fraternité. Je n’oublie pas de remercier l’association Tacemlit, qui apporte son aide ici à Paris aux malades pauvres venus de Kabylie et je leur dirai que le 19 sera aussi votre gala, car un geste sera fait ce jour pour une malade prise en charge par Tacemlit.
Propos recueillis par M. M.