Les manifestants de la place Tahrir veulent garder les chars de l'armée

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Les manifestants anti-Moubarak de la place Tahrir au Caire veulent empêcher les chars de l’armée de partir, redoutant de nouvelles attaques meurtrières des partisans du président Hosni Moubarak. Au petit matin, samedi, quand ils ont entendu rugir les moteurs des chars et des blindés, des dizaines de manifestants se sont précipités pour s’asseoir autour des engins en suppliant les militaires de rester sur place, a constaté un journaliste de l’AFP. Pour eux, la présence de l’armée est une protection contre les partisans du raïs égyptien, qui ont à plusieurs reprises tenté de submerger leurs barricades, jetant des pierres et parfois tirant des coups de feu. Ils craignent surtout le démantèlement par les militaires des voitures de police et des camions calcinés qui bloquent le boulevard. « Nous restons là pour empêcher l’armée de détruire nos barricades. Ils disent vouloir ouvrir les accès de la place et des bâtiments officiels à partir de demain. Mais, en fait, ce qu’ils veulent c’est ouvrir le passage aux bandits de Moubarak pour nous attaquer », estime Mohamad Gamal, 24 ans, étudiant en informatique. Non loin de là devant les grilles fortement gardées du Musée égyptien, quelques officiers observent la scène.

Déterminés à ne pas lever le siège

Un général s’empare d’un mégaphone et leur lance : « Je vous jure sur Dieu que nous n’allons pas enlever les barricades ! S’il vous plaît, reculez ! » Sur un ordre, les moteurs des blindés sont arrêtés. Pour l’instant, ils restent sur place. Satisfaits, les manifestants crient de joie, lancent le slogan « Le peuple ! L’armée ! Unis comme la main ! ». Déterminés à ne pas lever le siège, ils nettoient les abords, évacuent les poubelles, balaient la place. On range les tentes, plie les couvertures, distribue du thé ou de la nourriture. Ils étaient des milliers à avoir passé la nuit sur place, sous la tente, sur les pelouses ou dans les entrées d’immeuble.

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