De l’amiante au CEM Malek Kaddoum

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Formellement disqualifiée sous d’autres cieux, à cause de ses effets cancérigènes avérés, l’amiante, utilisée comme isolant dans les bâtiments publics, ne semble pas, à l’évidence, susciter la réaction des pouvoirs publics quant à l’impérieuse nécessité de son éradication.

Le CEM Malek Kaddoum (ex-Internat) d’Akbou, ouvert dès les premiers lustres postindépendance, figure parmi les dizaines d’établissements scolaires de la wilaya de Bgayet concernés par le danger potentiel que représente ce silicate à contexture fibreuse, omniprésent dans les parois du bâtiment, à savoir la couverture (amiante-ciment) et les faux plafonds. En tout, 5 salles de cours, un bloc administratif à deux niveaux, le réfectoire et 5 logements de fonction recèlent ce fameux matériau cancérigène. Sur la demande dudit CEM, des investigations ont été entreprises en 2004 par les services du CTC (contrôle technique des constructions) de Bgayet. Les conclusions de cette expertise sont sans appel : «Vu le vieillissement du matériau (amiante-ciment et laine de verre) utilisé et sa friabilité donc susceptible d’émettre des fibres, ces dernières peuvent être un danger pour la santé des élèves (fibres cancérigènes) et des autres occupants. Il est vivement déconseillé d’occuper des bâtisses construites avec ce genre de matériau», est-il mentionné dans le rapport final. Depuis, rien de concret n’a été entrepris pour écarter le danger qui pèse aussi bien sur le personnel que sur les élèves du CEM Kaddoum. Le fait est qu’il est malaisé d’établir une relation de causalité entre une exposition prolongée à l’amiante et l’apparition des tumeurs cancérigènes. «Il peut s’écouler plusieurs dizaines d’années entre l’exposition aux facteurs de risques et la survenue éventuelle de lésions cancéreuses», nous explique un praticien de la région d’Akbou. N’empêche que la reforme du système éducatif, dont les pouvoirs publics semblent faire leur dada favori, risque de s’avérer puérile et vaine si l’on ne commence pas par réformer toutes ces vieilles bâtisses et surtout soustraire leurs occupants au danger certain qui les guette.

N. Maouche

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