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Des anciens salariés de l’ENAD menacent d’un suicide collectif

C’est du haut de la terrasse du complexe de l’Entreprise nationale des détergents (ENAD) de Sour El Ghozlane que des dizaines d’anciens travailleurs de l’usine ont observé hier, une action de protestation pour exiger des pouvoirs publics leur réintégration dans leurs postes de travail respectifs. En effet, et à notre arrivée sur les lieux, la tension était déjà à son summum. Sur la terrasse, des jeunes surexcités et dont certains exhibaient une corde, criaient de toutes leurs voix: “si nous ne sommes pas réembauchés, nous nous donnerons la mort’’. Par cette action, dont le moins que l’on puisse dire spectaculaire, la énième à être observée par les ex salariés de l’ENAD depuis quelque temps déjà les protestataires disent vouloir attirer l’attention des autorités sur la situation ‘’intenable’’ dans laquelle se trouve des centaines d’entre eux. Pour rappel, la semaine dernière, un ex employé de l’usine avait tenté de s’immoler devant la daïra de Sour El Ghozlane. Le même jour, un autre protestataire a tenté lui de boire de l’acide. N’était-ce l’intervention des présents, ces deux jeunes auraient trouvé la mort. Au total, ils sont plus de 500 travailleurs contractuels à être destinataire, il y a de cela de près de 10 mois, de fin de contrats. Parmi ces travailleurs, figurent beaucoup de pères de familles comme Ahmed qui se sont retrouvés sans emploi. Certains affirment avoir travaillé plus 3 ans au sein du complexe, tandis que d’autres comptabilisent plus 7 ans de travail, avant que la direction de l’usine ne se sépare de leur service. Pour ces protestataires, l’Etat doit intervenir au plus vite pour aider l’entreprise et leur permettre de retrouver un job. “Nous ne demandons qu’à travailler et ce, pour subvenir au besoin de nos familles’’, déclarent à l’unanimité les protestataires. Ces derniers, visiblement très remontés contre les dirigeants de l’entreprise, ont dénoncé ce qu’ils qualifieront de ‘’la politique de deux poids deux mesures’’ appliquée au sein du complexe. “Au moment où des centaines d’entre nous se retrouvent à la rue, des retraités de l’entreprise sont recrutés, c’est injuste!’’, lâche un jeune. Et d’ajouter “On fait appel à des travailleurs venus d’ailleurs tandis que nous fils de la région nous sommes au chômage’’. Pour rappel, plusieurs actions de protestation avaient été organisées par ces mêmes personnes pour exiger leur réintégration, sans qu’ils puissent avoir gain de cause. La direction de l’ENAD explique, pour sa part, que la situation financière de l’entreprise ne permet pas de recruter. “Actuellement, nous tentons de sauver les emplois qui restent’’, nous fait savoir M Kheladi, le DG de l’ENAD. Celle-ci fait face à d’énormes difficultés sur le plan financier. A signaler qu’au moment où nous avons quitté les lieux, la tension était encore tendue. Les protestataires ont laissé entendre qu’ils recourront à un suicide collectif, et ce, si aucune solution n’est apportée à leur problème.

Djamel.M

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