« Nous refusons le bradage de nos biens ancestraux!». Tel est le principal slogan que nous pouvons lire sur une banderole des expropriés du futur barrage de Souk N’Tléta, dans la commune de Tadmaït, qui ont tenu une Assemblée générale sur le site même, dans l’après-midi du mardi 08/02/2011, vers un peu plus de 15 heures.
Dans son intervention et devant une assistance assez nombreuse, le président de ladite Association, M. Mérabti Mohamed, a informé les présents de l’évolution de la situation. » Le ministre des Ressources en eaux, M. Sellal lui-même a promis l’actualisation des prix ! « . C’est l’un des points cruciaux des revendications des expropriés, une revendication à laquelle, disent-ils, ils ne pourront pas faire marche arrière car « le déracinement de plus de 200 familles n’est pas chose aisée ! ». « Si le ministre accède aux voeux des expropriés, alors le blocage se situe ailleurs »pensent les protestataires. L’Association porte un doigt accusateur sur les les directions des domaines, de l’hydraulique et l’ANBT. « Au lieu d’exécuter les instructions de la tutelle, la Direction de l’hydraulique joue avec le temps mais aussi avec le feu qui risque d’être ravageur. » dira l’orateur qui attire l’attention des expropriés sur le danger des notifications que les huissiers de justice préparent et attendent le moment opportun pour les remettre aux concernés. « Nous apprenons qu’un tout petit nombre est déjà envoyé ». A ce sujet, il exhorte les expropriés » à ne pas répondre à leurs convocations ». Il dénonce aussi « Les domaines qui refusent, selon lui, de mettre à la disposition de l’émissaire envoyé par le ministère, les documents nécessaires à la réactualisation des prix « . Ensuite, la parole est donnée aux concernés. Plusieurs expropriés se sont succédés à la tribune, pour crier leur ras-le-bol : « Le déracinement n’est pas facile- Oui au projet, Non au bradage de biens ancestraux- Les prix proposés par l’Etat pour un mètre carré de terrain agricole, de surcroît, est l’équivalent d’un kg de sardine – C’est se moquer des citoyens ! » martela l’un d’eux. « Les travaux ne débuteront pas tant que tous les cas en suspens: prix, relogement, cimetières, problèmes des jeunes et autres préoccupations ne sont pas réglés » diront les autres. Une suggestion qui a été accueillie par des applaudissements. Ce qui dénote que les expropriés sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Comme un seul homme, les présents soutiennent la démarche de l’association. Ce qui est aussi approuvé par Maître Brik, concerné par le problème et en homme de droit, il appuie les propos de ses collègues « Les notifications doivent être bloquées. L’Association fait un travail admirable. Il faut lui faire confiance. Soyons tous solidaires pour l’intérêt général en rejetant les prix avancés, en ignorant les notifications et les convocations !».
Pour conclure, l’Assemblée générale a décidé à l’unanimité (vote à main- levée) de tenir un sit-in devant le siège de la wilaya ce Jeudi 10/02/ 2011 à partir de 9 heures. Il est à rappeler que cinq communes sont touchées par le barrage telles Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Tirmitine, Aït Yahia Moussa et Aïn Zaouia dont la majorité des expropriés habitent sur le territoire de la commune de Tadmaît.
Arous Touil