Ighil-Ouantar s’apprête à revisiter une de nos traditions

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A l’initiative de l’Association culturelle Tamellaht et celle des notables du village, une Assemblée générale s’est tenue, pour l’unique point inscrit à l’ordre du jour, celui d’organiser Louziaa le jour du Mouloud.

C’est à la place Agoulmine, épicentre du village où quelques trois mille âmes y habitent, que les citoyens du village Ighil-Ouantar, résidants au village et à Seddouk où une forte communauté issue de ce village est implantée, se sont donné rendez-vous pour redonner à la fête du Mouloud ses lettres de noblesses, à travers une coutume ancestrale appelée « Louziaa », et par ailleurs, ressuciter à notre culture qui, jadis parée dans toute sa splendeur, la place qui lui sied.

A l’initiative de l’Association culturelle Tamellaht et celle des notables du village, une Assemblée générale s’est tenue, pour l’unique point inscrit à l’ordre du jour, celui d’organiser Louziaa le jour du Mouloud.

Décidément, c’est à l’issue de cette Assemblée qui a rassemblé vieux et jeunes, que la décision est prise pour enfin renouer avec cette précieuse tradition qui constitue un véritable rempart pour se protéger contre la malédiction « Lavla » tel que signifié par Dda- Kassa un septuagénaire du village ; en outre, les bœufs qu’on sacrifie ce jour-ci,sont financés par les riches et par les citoyens ayant un revenu, pour que les pauvres en bénéficient sans qu’ils ne déboursent aucun sou, choses qui consolident nos liens de fraternité de partage et de communion depuis belle lurette conclut-il.

Ça y est c’est dit et le coup d’envoi est donné quoique la dernière Louiziaa organisée au village remonte à l’année 1972, soit 39 ans en- arrière, mais ça ne constitue aucunement un obstacle pour les organisateurs, la preuve en est que, les membres organisateurs et Si Abdelkader l’incontestable chef de file, entrent de plain pieds dans la bataille, accordant une place primordiale aux sages et au verbe facile afin d’assurer le nerf de la guerre :

Réunir la somme d’argent requise pour l’achat des bœufs à sacrifier lors de cette fête religieuse qui est assurément à nous, contrairement à d’autres pratiques qui atterrissent dans nos foyers et s’installent sans qu’on leur prêtent la moindre attention à cause de leur nature, intitulées :

« Les exigences de la mondialisation » Une somme de un million de dinars était amassée, puis remise aux maquignons du village pour l’achat des bœufs.

C’est en ce jour du samedi et le 05 du mois en cours, que six bœufs débarquent à bord de deux camions au village, exaltant un climat de joie et de fierté qui se lisaient sur les visages des citoyens, petits et grands étaient là soit pour les prendre en photo ou seulement les toucher, puis s’en suit les youyous de femmes, un des aspects d’une fête qui s’annonce grandiose.

Une véritable dynamique de solidarité et d’entraide à été constatée, chaque citoyen à porté sa touche pour faire de cette journée de communion et de fraternité une véritable fête, inévitablement le compte à rebours a commencé et le jour J est attendu avec impatience surtout du côté des jeunes, pour signifier le sentiment du devoir accompli ; parce que les vieux ont longtemps pointé du doit cette frange de la société qui, selon eux, c’est une génération qui ressemble à tout sauf à celle de leur rêve, ce qui constitue à posteriori une maladresse au regard de ce qui se passe quotidiennement dans notre société.

Bouallak tahar

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