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Abattage et vente de volaille sur la voie publique

Saisissant l’opportunité de ce que la mercuriale des prix de la volaille ait atteint des cimes vertigineuses, subséquemment à la crise dont n’en finit pas de pâtir la filière avicole, des commerçants sans scrupules et, sans nul doute, animés par la seule pulsion rentière, ont renoué avec des pratiques formellement interdites par les textes car fortement préjudiciables pour la santé du consommateur. Il s’agit, en l’occurrence, de l’abattage et de la vente du poulet sur les lieux publics. Ces pratiques lamentables se donnent à voir au niveau du marché hebdomadaire de la ville de Tazmalt qui se tient les mercredis et jeudis. Les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire y sont ainsi horriblement foulées au pied par cette faune de margoulins, qui prend un malin plaisir à entretenir l’instinct morbide du mercantilisme, en faisant saigner les gallinacés avant les bourses. «Ces pratiques éhontées sont monnaie courante à Tazmalt comme dans d’autres villes», estime Ameziane du village Allaghan. «On s’est toujours plaint de la difficulté de traquer les abattoirs clandestins. Maintenant que ces abattoirs ont investi l’espace public, les autorités n’ont aucun argument à invoquer pour ne pas les éradiquer», affirme pour sa part Mahmoud, un fellah d’Ath M’Likèche. Quant à l’acheteur, cet éternel dindon de la farce, l’idée de l’imprégnation olfactive par le doux fumet de la chaire onctueuse et tendre, semble avoir eu raison de toutes ses hésitations. Et toutes ces oies du Capitole qui ne cesse de le mettre en garde en lui prodiguant moult conseils ne sont, décidément, que fariboles. «Il faut dire, à la décharge du consommateur, qu’il n’est pas toujours facile de séparer le bon grain de l’ivraie, à fortiori dans une société comme la notre où la culture consumériste est balbutiante, pour ne pas dire inexistante», nous dira un citoyen de Tazmalt. «Il y a, à mon sens, enchaîne-t-il, une flagrante contradiction entre la permissivité des pouvoirs publics et leurs promesses à profusion, notamment celle de sévir contre les contrevenants ».

N. M.

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