Les expropriés saisissent le wali et menacent de recourir à la rue

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De jour en jour, les expropriés de la daïra de Boghni, qui ont permis le passage sur leurs terres du projet du transfert de l’eau du barrage de Koudiat Acerdoun, s’inquiètent et se demandent si réellement les services concernés par leurs indemnisations ne les ont pas oubliés.

Un collectif mis sur pied interpelle le wali, pour une énième fois, afin d’intervenir auprès notamment de la DRAG, dépendant directement de la wilaya, et des services des domaines afin que cette situation soit résolue dans les meilleurs délais, car les expropriés malgré toute la sagesse qui les anime sont en ébullition.  » Chaque jour, des dizaines de personnes viennent nous exposer ce problème. Elles nous incitent même à organiser un mouvement de protestation pour se faire entendre. Nous continuons à temporiser et à les raisonner. Mais pour combien de temps encore ? », s’est interrogé l’un des représentants de ce collectif. Et à un autre de poursuivre, » les expropriés se demandent si vraiment les services de la DRAG, qui connaissent la réglementation sur les bouts des doigts, ne sont pas en mesure d’élaborer des actes d’expropriation sans erreurs sur la base d’un travail bien fait par l’expert géomètre pour que les services des domaines ne trouvent rien à dire. Aussi, nous demandons à ces services de nous signifier à quel niveau se situent ces réserves dont on parle. Sinon qu’ils nous versent nos indemnisations. N’y a-t-il pas de délais prévus par la loi pour qu’une indemnisation soit honorée? ». Toutes les personnes rencontrées à ce sujet disent que les deux services (DRAG et Domaines) se rejettent mutuellement la balle. « Qu’on nous donne notre dû et puis on n’en parle plus. Tout a été fait dans les règles de l’art. Au rythme où vont les choses, nous pensons que ces blocages seront à l’origine d’un mécontentement, et par ricochet d’une révolte, au moment où les appels sont lancés à l’apaisement et à la sérénité », a conclu une autre personne. En définitive, en Kabylie où l’on parle souvent de blocages de projets (eau, routes, gaz), la lenteur dans le traitement administratif des dossiers, notamment pour les problèmes dus à l’expropriation, y est pour beaucoup.

Amar Ouramdane

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