Depuis la création de la première section par l’association Iqra, un fort engouement est constaté au sein des femmes analphabètes. Actuellement, elles sont plus d’une quarantaine à suivre des cours dans des salles mises à leur disposition à l’intérieur de l’école primaire frères Salemkour du village Tafoughalt, dans la commune d’Aït Yahia Moussa. « Chaque année, nous enregistrons de nouvelles femmes qui viennent apprendre à lire et à écrire », nous a confié une source proche de ladite association. Certaines d’entre elles n’ont jamais mis les pieds à l’école pour une raison ou une autre. Si ces femmes consacrent un peu de leur temps à étudier, c’est parce qu’elles veulent non seulement se débrouiller seules, mais aussi c’est pour pouvoir aider leurs enfants. « Il n’est plus le temps de rester analphabète dans ce monde quand on sait que c’est plus qu’indispensable de maîtriser la lecture et l’écriture. On ne peut ni lire un prospectus ni programmer une machine à laver et encore moins contrôler son enfant, si on ne sait pas lire et écrire », nous a dit l’une de ces femmes, toute heureuse d’être arrivée durant sa première année à percer le secret des mots. Comme notre interlocutrice, elles sont unanimes à dire que c’est difficile, mais, avec de la volonté et des sacrifices, tout est possible. L’association Iqra de Draâ El Mizan a pu en quelques années, non seulement convaincre des citadines, mais elle s’est implantée dans les communes de toutes la daïra. Le taux de femmes inscrites dans toutes les sections est très appréciable. Il y a eu une large diffusion de l’information, même dans les hameaux les plus reculés. Il ne faut pas essuyer d’un revers de la main tous ces efforts consentis par les autorités locales et du personnel d’encadrement constitué d’enseignantes et d’universitaires recrutées dans le cadre du pré-emploi. Il reste, tout de même, un taux insignifiant d’hommes qui côtoient des sections pareilles. Dans ce domaine, les femmes sont beaucoup plus avancées que les hommes.
Amar Ouramdane