Les citoyens du village Tifilkout, relevant de la commune d’Illilten, étaient obligés de boycotter le paiement des factures d’électricité pendant une bonne période pour voir la Sonelgaz régler le problème au sein du village. Au fait, il s’agissait des sempiternelles chutes de tension qui ont obligé la société nationale à installer une niche au village, car la forte demande, notamment en hiver, faisait que les deux transformateurs dont le village était équipé ne pouvaient supporter une demande de plus de 200 foyers. Après un bras de fer qui a duré plusieurs mois, le village Tifilkout a pu, « décrocher » un projet de quelques 800 millions de centimes, à la fin des années 90. Depuis, le village est alimenté normalement, si ce n’est les récentes et récurrentes coupures signalées depuis plus de trois semaines. « Cela fait trois semaines que le village est exposé à des coupures récurrentes chaque soir sans que l’entreprise concernée ne prenne ses dispositions et règle le problème », apprend-t-on auprès d’un citoyen du village, qui nous a relaté les faits précédemment cités. « Il est inconcevable qu’en 2011, les citoyens n’ouvrent pas droit à cet incontournable besoin, alors qu’ailleurs les gens bénéficient du gaz de ville et autres avantages », assène encore notre interlocuteur. Pour ces villageois, accrochés fièrement à leur montagne, « les raccordements au gaz de ville, présentées à tambour battant dans les médias, ne sont, en réalité que de la poudre aux yeux », estime-t-il, en soulignant que « cela n’est qu’une manière de soudoyer les citoyens ». Pour lui, « il fallait d’abord régler le problème d’eau et d’électricité avant de passer à autre chose ». A propos de l’eau, il faut souligner que la commune d’Illilten est parmi les rares, pour ne pas dire l’unique commune, à l’échelle nationale, qui s’auto-alimente en eau potable sans l’apport de l’état. « Nous avons réalisé nous-mêmes, les travaux d’acheminement de l’eau depuis la montagne sans aucune aide de l’état », explique-t-on, et de se questionner : « comment voulez-vous que les autorités s’intéressent à nous, alors que des quartiers situés à un jet de pierre du chef-lieu de la wilaya ne disposent pas encore de gaz de ville ? ». Revenant au problème d’électricité un jeune du village a indiqué que « plusieurs tentatives pour le règlement du problème ont été entreprises par les citoyens du village, mais en vain ». Ce jeune regrette que ces coupures viennent en un moment « où les gens en ont vraiment besoin », car « on est en plein hiver, et je souhaite aux responsables Sonelgaz de connaître les conditions de vie en montagne ».
M. M.

