Le wali promet des solutions

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Après le sit-in organisé par les expropriés du barrage Souk N’Tleta, devant le siège de la Wilaya, jeudi dernier, le wali a pris la sage décision de recevoir, lundi dernier, une délégation de l’association des expropriés, composée de M. Mérabti Mohamed et de deux représentants des communes de Tirmitine et d’ Aït Yahia Moussa.

Au cours de cette entrevue qui a duré environ deux heures, en présence du DRAG, du chef de cabinet, des Directeurs des Domaines et de l’hydraulique, le Wali a écouté d’une oreille attentive les sérieuses préoccupations des expropriés. Le président de l’association a d’abord relaté la genèse de ce projet qui date depuis 1983 et les terribles conséquences qu’il avait provoquées d’année en année. Toutes les étapes ont été étalées avec précision. Le président explique :  » Devant nous, le Jeudi, le DRAG a téléphoné aux trois huissiers de justice d’asseoir à la remise des arrêtés de notification aux expropriés. Un des huissiers a déjà cessé les deux autres continuent toujours leurs envois. L’administration continue à nous arnaquer ! », se désole-t-il.

Le président rapporte que le Directeur des domaines n’a pas trouvé mieux que de répondre au Wali: « Nous ne pouvons aller au-delà des prix proposés!». Justement, ce sont ces prix qui sont rejetés par les expropriés.  » Nous voulons une réactualisation des prix! » rétorque le président qui s’appuie sur des exemples concrets qu’il cite au Wali. « Au premier trimestre 2009, l’olivier est estimé entre 20 000 et 30 000 DA. Et au 1er trimestre 2011, la Direction des domaines n’a retenu que le minimum (20 000 DA). A Boghni, il est estimé à 25 000 DA. Le prix n’est pas réel étant donné le prix du litre d’huile d’olive, la production de combien d’années et l’âge de l’olivier ». Un autre exemple de parcelle de terrain est relevé.  » Le lot de terrain est vendu 250 DA le mètre carré à Tizi-Ouzou (prix des Domaines). Les mêmes Domaines font une autre évaluation pour la même personne à qui il est proposé un prix de 2 000 DA le mètre carré», a-t-il précisé. «Si l’Etat ne peut pas mettre le paquet, nous exigeons une compensation de la même superficie ailleurs », a encore indiqué le président de l’association des expropriés. Devant cette situation, le Wali a instruit les deux Directeurs présents de procéder à l’actualisation des prix et de tabler sur le maximum.

A l’heure actuelle, le nombre exact d’expropriés n’est pas connu, ce qui a d’ailleurs surpris le wali, selon notre interlocuteur. Ce dernier dénonce l’arrêt du travail de l’expert. Il insiste à ce que les prochains arrêtés de cessibilité soient détaillés avec le nombre d’arbres fruitiers de chaque catégorie, la superficie du terrain, de la maison… et non une somme globale qui prête à confusion et c’est là l’un des points, estime-t-il, où réside l’arnaque. «Si le cas des expropriés fonctionnaires ne pose pas problème, ce n’est pas du tout la même situation pour ceux qui vivent des seules ressources tirées de leurs poulaillers ou autres ruches», souligne-t-on encore. Les cimetières constituent un autre problème crucial. «Il faut d’abord localiser les cimetières, identifier les tombes. Celles qui ne le seront pas, seront attribuées d’un chiffre, mais qu’on fasse ce travail au préalable. Ce sont tous les cas restés en suspens qui prennent de l’ampleur d’année en année, que les autorités doivent mettre sur la table de discussion avec toutes les Directions ciblées, les APC, les représentants des communes concernées, le représentant du Ministère des ressources en eau, M. Sellal, qui a toujours approuvé non seulement la démarche de l’association. L’expropriation est une mission sérieuse. Un travail minutieux et toutes les conditions de relogement dans de bonnes conditions doivent être préparés au préalable. C’est la condition sin qua non pour que l’Etat ne lèse personne, car aucune expropriation ne sera faite sans la satisfaction de toutes les revendications !», conclut notre interlocuteur. A l’issue de la rencontre du lundi, le wali a, selon la même source, promis de se concerter avec ses subordonnés sur la question. Une autre réunion avec l’Association sera programmée dans les prochains jours. Pour l’heure, l’entreprise turque  » NUROL » ne peut s’installer sur le site.

Arous Touil

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