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Mohand Amokrane Zizi fait don de sa poésie aux associations

Mohand Amokrane Zizi est un poète qui s’est découvert sur le tard, après avoir pris sa retraite du secteur de la pharmacie, en 1992. Non seulement il a l’esprit sensible mais encore il est généreux.

Il a exprimé mercredi à la Dépêche de Kabylie sa disponibilité à offrir en donation sa poésie à toute association, notamment celles qui défendent les malades ou les handicapés, qui voudrait en tirer profit en la produisant et en la diffusant ainsi qu’à tout artiste intéressé pour en faire des chansons. Le poète est très inspiré. Il dit avoir cumulé près de 240 poèmes depuis 1992. Il a regroupé plus d’une trentaine de ces poèmes dans une cassette qu’il a éditée à compte d’auteur. Il a tiré 1.100 exemplaires qu’il offre par-ci par-là. Les poèmes, tous en kabyle, sont déclamés par l’auteur sur un fond musical agréable. Il s’agit de poèmes dédiés aux valeurs de la société kabyle et au quotidien des gens. Mohand Amokrane Zizi déclare ne rien demander en retour à toute association qui voudrait produire ses poèmes. Il dit ne pas chercher à tirer profit de sa poésie mais voudrait qu’elle soit écoutée et appréciée. «Ma poésie n’est pas faite de paroles en l’air. Ce n’est pas du n’importe quoi», affirme-t-il. Il a raconté comment un de ses poèmes a ému un couple de vieilles personnes dont les enfants vivent loin d’eux, au Canada. Il raconte comment la mère a tenu à ce que la cassette soit envoyée à son fils dans l’espoir que ce dernier écoute notamment un poème dédié aux parents abandonnés au pays, parfois seuls face à la maladie et se consumant comme une bougie. La vieille dame voudrait voir son fils sensibilisé par les vers déclamés pour l’amener à envisager éventuellement son retour au pays.

Mohand Amokrane Zizi est âgé de 78 ans, sans le paraître visiblement, parce qu’il a usé de la «potion magique» basée sur le principe, dit-il, de «pour rester jeune, il faut marcher droit».

Natif du village Tadart Ufella de Larbaâ Nath Irathen, dans la Wilaya de Tizi-ouzou, Mohand Amokrane Zizi, a indiqué n’avoir rien pu faire pour promouvoir sa poésie. Il a pris contact avec la chaîne 2, radio Soummam et berbère télévision, qui lui ont fait des promesses, dit-il, de lui consacrer des émissions. Il attend depuis…S’agissant du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), il a indiqué avoir discuté avec son secrétaire général, M. Youcef Merahi, mais que cette institution ne s’intéresse, selon lui, qu’à des recueils de poésie écrits et de plus traduits vers le français et l’arabe éventuellement.

Il a indiqué n’avoir jamais cherché à participer à des festivals de poésie. Est-ce parce qu’il est timide? «Plus que timide», a-t-il répondu. «Ceci dit, je m’y rendrais si on m’invite», ajoute le poète, qui habite en face de la clinique Sbihi de Tizi-ouzou. Les Tiziouziens devraient se souvenir de lui pour avoir servi le secteur du médicament à la pharmacie Iaiche depuis 1958.

Saïd Al Haroufella

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