Le site du marché hebdomadaire de M’Chedallah, qui se tient tous les mardi, a été fermé par des commerçants ambulants excédés par les prix excessivement élevés, selon eux, pratiqués par les gérants.
Pour dissuader les quelques marchands réticent à l’appel au boycott lancé par les initiateurs, ces derniers ont, très tôt le matin, bloqué l’entrée à l’aide de pneus enflammés. Les quelques commerçants fréquentant ce marché qu’on a rencontré racontent à l’unisson qu’il règne une anarchie totale quand à la fixation des prix des places, qui sont, selon eux, exagérément élevés. Ces marchés sont pourtant régis par une réglementation assez claire, s’emporta l’un d’eux, une réglementation à laquelle on tord le cou, continua-t-il, en donnant comme preuve pour justifier ses accusations, l’absence du tableau réglementaire d’affichage des tarifications. Les gérants du marché n’étant pas présents, nous n’avons pas pu recueillir leur version à propos des modalités et des barèmes des tarifications appliqués. Toujours est-il que la décision de la fermeture de ce marché n’ayant été ni affichée ni diffusée, a piégé tous les habitués qui y font leurs emplettes et dont la majorité viennent des villages éloignés situés en haute montagne. D’autant plus que ce mardi coïncidait avec la fête religieuse d’El Mouloud qui nécessite des achats spéciaux pour le dîner rituel préparé en l’honneur du prophète (QSSL). Dépités et surpris par la fermeture du marché ces montagnards ont dû se rabattre sur les boucheries, pour le traditionnel poulet, ou rentrer carrément chez eux le couffin vide. Rappelons que la fermeture du marché hebdomadaire de M’Chedallah est survenue après ceux d’Akbou et de Tazmalt, sachant que ces trois marchés sont fréquentés et animés par les mêmes marchands ambulants qui se disent déterminés à maintenir leur boycott jusqu’à ce que les pouvoirs publics s’ingèrent pour mettre le holà à ce qu’ils qualifient de dépassement dans la tarification des droits de place. Un fonctionnaire de la wilaya, bien au fait de la réglementation qui régit ces marchés, rencontré par hasard sur les lieux, reconnaît la légitimité des revendications des marchands ambulants et juge nécessaire l’implication des autorités locales pour y mettre de l’ordre, une implication qu’on espère rapide sachant que la fermeture des marchés hebdomadaires pénalise en premier lieux les couches sociales défavorisées qui forment la majorité écrasante de la population et qui trouvent en ces lieux tout ce dont elles ont besoin, matières alimentaires, vestimentaires, articles de ménage, entre autres, à des prix à portée de leurs maigres bourses.
Oulaïd Soualah

