“ Pour un système de santé plus performant ’’

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Les professionnels de la santé de la wilaya de Béjaïa, lors d’une conférence locale tenue à l’école paramédicale d’Aokas les, jeudi et vendredi derniers ont passé au crible toutes les facettes du système de santé actuel lequel est jugé d’ailleurs obsolète, car ne répondant plus aux exigences, ni des praticiens ni des usagers.

Organisée par la DSPRH de Béjaïa, cette conférence locale qui se veut un prolongement à la conférence nationale tenue les 3 et 5 février derniers a regroupé quelques 200 participants dont des médecins, gestionnaires, paramédicaux, syndicats et mouvement associatif sont venus à débattre dans les détails ce système.

Le professeur Mesabah, représentant du ministère de la Santé a, lors d’une allocution d’ouverture, donné un aperçu sur l’état des lieux généraux du système de santé en estimant que l’Algérie est en phase de transition épidémiologique et en face d’un défi de l’heure qui est l’émergence de maladies non transmissibles, telles que le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires et respiratoires etc.

Selon l’orateur, les reformes de la santé prônées par les pouvoirs publics devraient répondre à cinq questions, à savoir la révision de la loi sanitaire, l’amélioration des couvertures sanitaires, la rationalisation de la gestion, l’amélioration de la formation et la bonne planification de la qualité de soins.

Pour mieux toucher tous ces axes, les participants sont scindés en huit ateliers de travail consacrés à l’examen et étude du système de santé.

Il s’agit de politiques et systèmes de santé de protection générale de la santé organisation sanitaire et reforme hospitalière, professions et personnels de santé et formation, politiques pharmaceutiques et équipement, éthique et déontologique et enfin santé sud et région spécifiques.

Pour ce dernier volet, il a été proposé comme nous l’avons entendu lors de la plénière de lecture des rapports de prendre en considération les spécificités climatiques et géographiques de la Kabylie et de ses régions enclavées avec une commune mesure d’équipement de soins mobiles adéquat.

En somme, l’on s’accorde à dire qu’il y’a ‘’insatisfaction générale’’, en dépit des sommes faramineuses déboursées pour proposer par la suite, des améliorations concrètes capables de mettre au diapason le système de santé du pays appeler à répondre à tous les besoins d’une société en transformation globale.

Il a été relevé aussi, ‘’l’inadéquation’’ entre les EPSP et les EPH, par une mauvaise répartition de la ressource humaine.

La politique de médicaments, jugée comme enjeu majeur, les conclavistes estiment qu’il faut développer l’industrie pharmaceutique locale et assurer une formation continue des pharmaciens des officines, comme il a été estimé par ailleurs,la réhabilitation de la noblesse de la profession médicale et impliquer davantage le conseil de l’ordre à défendre la profession et l’usager.

En terme de formation, l’on estime la nécessité d’introduire le LMD pour les paramédicaux et d’assurer des formations continues à tous les personnels.

Dans un autre volet, les professionnels de la santé de Béjaïa déplorent la répartition anarchique du secteur privé qui se condense souvent dans les zones urbaines importantes.

Tout en demandant un meilleur redéploiement, il est aussi jugé de garder le secteur public comme premières priorité et complémenté par celui du privé mais qu’il soit codifié afin d’assurer un accès au grand public. Enfin, l’on trouve nécessaire de passer à l’application de la contractualisation avec le payement des soins par le biais de la CNAS, des assurances économiques.

Des taxes provenant des industriels ‘’pollueurs’’, du tabac et de l’alcool devront refluer les caisses de la santé pour de bonnes performances de secteur capable d’assurer des soins de qualité à tous, avec un élargissement de prestations aux personnes âgées, aux victimes de violences diverses et aux handicapés.

Nadir Touati

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