Des établissements sanitaires menaçant ruine

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Après le découpage entre l’EPH et l’EPSP, cette dernière a hérité de pas moins de 26 unités de soins et 6 polycliniques, plus connues sous le dénominatif de centre de santé réparties sur les 6 communes de la daïra. Exception faite des unités de soins d’Ath Mansour, Ath Vouali, Ahnif et enfin Raffour (pour cette dernière les travaux sont en cours), qui ont bénéficié récemment

d’opérations de rénovation.

Le reste des infrastructures de la santé dite de proximité relevant de l’EPSP Ahnif, accuse une dégradation fort avancée dont certaines de ces structures menacent même ruine, à l’image des unités de soins de Vouaklane, celle d’Ath Ivrahim dans la commune de M’Chedallah au même titre que l’unité de soins d’Ath Hemmadh et la polyclinique du centre de Saharidj. La dégradation de ces infrastructures est telle que des risques d’effondrement ne sont pas à écarter. De sources proches de ce secteur, nous apprenons que la moyenne d’âge de ces infrastructures varie entre 25 et 30 ans, dont la plupart n’ont jamais bénéficié d’opérations d’entretien ou de rénovation depuis leur réception, ce qui explique leur état d’usure fort apparent. Fait aggravant : ces établissements de la santé sont implantés dans une zone où le climat est rude. Les points communs des détériorations qu’on relève sur l’ensemble des infrastructures sont les fissurations de l’étanchéité qui engendrent d’importantes infiltrations des eaux pluviales, accélérant à leur tour la dégradation des murs de façades, dénommés techniquement les murs porteurs. L’accumulation de l’eau sur le parterre s’attaque au carrelage et les rubans de faïence qui se décollent et forment des bosses. Les fissures qui apparaissent sur le carrelage permettent à l’eau d’atteindre les fondations et rendent la terre instable, un processus qui se renouvelle chaque hiver pour aggraver chaque année davantage l’état de vétusté.

L’absence de ravalements des façades externes par des couches de protection de peinture est a l’origine de fissurations des murs. La majorité des responsables ou simples employés de ces polycliniques et salles de soins interrogés dimanche dernier au niveau de la polyclinique de M’Chedallah, où ils tiennent leur piquet de grève, racontent la même chose soit que leur tutelle est bombardée presque chaque mois par des rapports signalant toutes ces carences, sans que cela ne provoque l’effet escompté au point où la plupart de ces établissements de la santé de proximité nécessitent, non pas une quelconque opération de rénovation ou d’entretien, mais bien plus. Ils nécessitent un plan de sauvetage urgent, dans le cas contraire, quelques-uns s’acheminent inexorablement vers la réforme et carrément la fermeture. Les cas les plus édifiants dans ce sens, sont l’unité de soins d’Ath Ivrahim ou la polyclinique de Saharidj, deux infrastructures qui risquent de s’effondrer comme des châteaux de cartes à la moindre secousse tellurique, en raison de leur terrifiante dégradation. Un incroyable laisser-aller au moment où les hauts responsables de ce secteur multiplient les déclarations, quant à leur intention d’être à jour pour l’acquisition de la technologie de pointe et l’amélioration des prestations, qu’ils disent vouloir aligner au diapason des nations développées, à moins que ces régions de l’arrière-pays n’en soient pas concernés. Pour l’anecdote : l’entête de tous les documents de cet organisme comporte «EPSP Ahnif», alors qu’en réalité il occupe une aile de la polyclinique à …Chorfa, faute de siége de direction. Ce qui s’appelle : avoir l’esprit d’un côté et le corps de l’autre.

Oulaid Soualah

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